Ce que je veux dire par vivre sa vie, c’est vivre dans le monde, non pas sous son emprise.
William Hazlitt
Lorsque nous remontâmes vers la maison, la petite troupe avait beaucoup de choses à raconter à mes parents et à ma grand-mère !
Tous autour de la grande table, les adultes essayaient de comprendre l’inexplicable…
Ils avaient fait le tour de la vielle bâtisse et même grimpé sur ce qu’il restait de toit pour mieux fouiller la cheminée, mais rien.
Je reste le seul témoin de cette étrange rencontre…
Susan et Peter demeurèrent tous le mois de juillet à camper près des vieilles pierres, à scruter chaque parcelle de mur, à chercher une raison à la disparition du renard…
Je me souviens aussi de ma grand-mère qui avait peur lorsque j’allais jouer là-bas, m’imaginant me volatiliser à mon tour si je m’approchais trop prés…
En 1971 mes cousins d’Aix en Provence vinrent passer quelques jours chez nous et pas seuls !
Ils étaient accompagnés d’un petit renard apprivoisé, ce que ne voyaient pas d’un très bon œil mes oncles à cause des poules qui picoraient en liberté autour de la ferme…
L’animal tellement heureux de quitter sa cage se sauva bien vite et tous les enfants essayèrent de le suivre, mais en vain !
Un goupil est un coureur hors paire…
Bien évidement, nous descendîmes vers la maison abandonnée en laissant vagabonder notre imagination persuadé que notre renard avait été avalé par les pierres.
Et ce sont bien des années plus tard que dans une bibliothèque je découvrais le livre de Christian Charrière, Le Simorgh…
Hasard ou coïncidence ?
Parce qu’il est question de la matière, des pierres vivantes qui essaient de nous absorber, de voler notre inconscient…
L’écrivain raconte que l’idée de ce livre, véritable conte initiatique, lui est venu lors d’un voyage en Grèce où il a caressé les murs et à senti une vie au travers…
En 1978, Christian Charrière était l’un des invités de Bernard Pivot dans l’émission Apostrophe, et je mets ici quelques minutes à écouter, petit moment rare qui n’existe qu’ici !
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Il y a trois ans je découvrais le film de Luc Jacquet, le Renard et l’Enfant, histoire bouleversante et onirique de la rencontre d’une petite fille, Bertille et d’un renard !
Encore un conte initiatique, avec des images à couper le souffle, une porte qui s’ouvre sur une amitié hors du commun, deux personnalités uniques en parfaite osmose avec la nature…
C’est curieux comme un livre et un film m’auront fait avancer !
Je me retrouve chez Jérôme dans le Simorgh, et je suis tellement Bertille là-haut dans la montagne…
Les photos du film proviennent du site du CRDP que je vous invite à découvrir, il est très riche en informations et vous pourrez voir d’autres magnifiques photos, des interviews de Bertille et un vrai découpage du film !
Des renards mais aussi des loups !
Un petit lien encore celui d’un nouveau blog, MILLIONS DE MOTS
Des textes, des photos et des auteurs que peut-être vous connaissez déjà…
Mise en lumière aujourd’hui de Lynédice qui avec son très beau texte Angle de roche va vous emmener loin, dans une forêt un peu magique, avec des animaux, une Bertille sommeille en elle, c’est sûr !
Grandir, grandir mais ne jamais cesser de regarder la vie avec les yeux de l’enfance…
J’aime mon côté un peu fleur bleue, naïf quelques fois, trop sentimental aussi…
Je veux croire aux pierres qui nous parlent, à la magie, à l’émerveillement, et me dire chaque jour que rien n’est parfait, rien n’est acquis, que tout reste à faire…
Et que pourtant rien ne vaut la vie !
Ps/ je viens de découvrir que Titus le petit renard apprivoisé par Marie-Noëlle Baroni dans le film, est mort un an après le tournage, il avait 12 ans…
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