Garçon manqué…

JOURNAL 13 Comments »

Mais fille réussie !

Toute petite, toute timide, toujours à observer et à écouter de loin.

Pas chef de bande, mais dans la bande.

J’essayais de m’émanciper et j’avais de la chance, car je trouvais vite

la protection que je désirais…

Le plus gentil, le plus doux, le plus grand, les plus beaux yeux bref le plus tout !

François.

Rencontré à l’âge de quatre ans, on me l’a raconté, et inséparable jusqu’à celui de treize, je l’ai vécu.

Pas à la même école, mais voisin de quelques mètres, alors les mêmes horaires, les mêmes jeux, les mêmes quatre heures et les mêmes sorties…

 

Amoureux, on nous le disait, mais nous tout simplement inséparable !

Je le laissais être Zorro pour lui faire plaisir et le rôle que je préférais était celui de la douce Isabelle, l’amie jolie de Thierry la Fronde !

Le dimanche en fin d’après-midi, le beau garçon en collant noir et blanc à cause de la télévision, débarquais juste avant le repas et me fixait de ses yeux noirs et je baissais les miens…. J’aimais Thierry en secret mais je ne voulais pas rendre jaloux mon François. Un duel aurait pu être fatal au plus grand !

 

Pour rester prés de mon Homme, il me fallait donc ruser…

Pas trop difficile, puisque je n’ai jamais eu le goût des poupées.

Deux dans ma petite enfance m’auront suffit ; comme je préférais le grand air, mon vélo et grimper aux arbres, pas de problèmes pour suivre mon héros …

Pourtant je le délaissais quelques fois …

Pour rester avec Papa, car pendant longtemps j’ai partagé avec mes parents un secret inavouable, la passion du petit train….

Pas de moquerie, ou alors…

Parce que quelque temps avant ma naissance, l’amour de maman se faisait plaisir en achetant  dans un grand magasin du boulevard hausmann une grande boite rouge qui cachait un trésor ! un circuit miniature de train Jouef, marque réputée à l’époque !

Ils étaient surs d’attendre un garçon, comme la première fois….

Malheureusement, ils eurent une fille, arrivée avec un peu d’avance ;

Le cadeau de leur Noël arriva fin novembre…

Maman m’a souvent raconté sa déception, de courte durée ;

Il faut vous dire que d’un premier mariage, celle ci avait eu une fille,

Ma grand sœur de treize ans mon aînée.

Alors j’ai commencé ma petite vie avec des jouets de garçons !

On m’offrit aussi des poupées, mais je préférais d’autres jeux…

Et voilà pourquoi certains jeudi où dimanche, papa installait Son circuit

dans la salle à manger ; on avait chacun notre train, moi la locomotive à vapeur noire et lui la verte, une BB quelque chose !

Je n’osais pas en parler à l’école….

Et aujourd’hui, j’ai la nostalgie de mon petit François.

De son exil l’année de nos 13 ans vers une région lointaine…. Le joli pays des demoiselles Tatin !

Mais pour une petite parisienne, c’était loin la province !

Mon petit train est toujours dans le grenier chez ma grande sœur…

Son fils a joué un peu avec, mais ces amusements là sont passés de mode ;

Et je devrais le retrouver cet hiver… Peut-être serais-je déçu ? Je verrais bien !

Depuis, la petite fille devenue un peu plus grande aime les jeans et les ballerines,

et sous ses robes et ses jupes, porte souvent des bas qui tiennent tout seul, aime

beaucoup trop les sous-vêtements et est une fille réussie !

Enfin, elle l’espère !

 

Les dimanches matins ne sont pas toujours …

JOURNAL 12 Comments »

Comme ceux de Delerm, le Père.

Dans les siens, on espère que la pluie longue et froide va durer, que le chat et l’être aimé va vous attendre avec les chouquettes….

Il y a eu les miens, presque dans une autre vie.

Ceux du levé tôt pour moi, pour le plaisir, sans faire de bruit, ne pas réveiller…

S’habiller très vite, presque dans le noir, d’une tenue confortable mais jolie et

s’enfuir en glissant sur le parquet pour rejoindre le petit bois prés de chez nous.

Une heure de marche en pas accélérés,  en croisant d’autres vies, plus ou moins pressées, pas toujours souriantes, et au bout du compte, ralentir, souffler et vérifier  si les clefs et les billets sont toujours dans la poche…

Découvrir la ville qui se réveille, il est a peine huit heures …

Commencer par la boulangerie, le pain, de campagne bien sur !

Puis la charcuterie, parce que la vitrine est jolie, et que le choix est si grand que souvent la dame en rose et blanc me conseille et me donne ses recettes !

Deux ananas à la créole, parce que remplie du fruit émincé, de crabe, de tomates et de raisins ! Et aussi des tartelettes aux Saint Jacques, juste à réchauffer et puis les flancs noix de coco, et oui, ici il y a aussi du sucré !

Déjà la demie, vite, je file chez Monsieur  Pimprenelle…

Lui et Madame, je les connais bien puisque j’ai effectué un stage chez eux et que j’ai même lors d’un remplacement pendant les vacances, fait doubler leur chiffre d’affaire ! Et oui, je suis persuasive quand il s’agit de bonnes choses.

Semaine Corse, alors je choisie un rosé, de Sartène et puis un blanc, mais là ce sera le Sud-ouest ! Un jurançon grain sauvage, pour l’apéritif et le dessert.

On se bise, on s’étonne du temps qu’il fait, avril et pourtant si doux, déjà..

Comment vont les enfants, les leurs… Comment va le chéri, le mien…

Il dort encore, chut…. A bientôt, les bras chargés des mes deux grands sacs bien lourds et fragiles !

Le retour, tout doucement ; le « à réchauffer » dans le four, le « à rafraîchir » dans le frigo avec le « à déguster bien frais » tout en haut !

Maintenant, la douche, sans parcimonie, sans faire de bruit..

Un petit peu d’Air du Temps, juste là, sur la nuque, parce qu’il aime..

Le corps un peu humide se glisse sous les draps, contre un autre, tout chaud, tout doux, duveteux juste comme j’aime !

Une main, la mienne, pour réveiller Pinocchio, qui n’est qu’a demi endormie !

Une voix, c’est toi ?

 

La réponse aux bout de mes doigts, de ma bouche et mon amoureux tout entier se réveille et il se laisse faire, faisant le surpris, quel comédien…

On s’amuse, je suis Indiana Jones, c’est lui qui me l’a dit, alors j’explore, je cherche et je trouve et je lui donne du plaisir dans ses pleins et ses déliés que je connais si bien…

Presque midi, pas encore fatigués, juste un peu étourdis par tant de dévouement,

les corps se parent ; d’un jean et d’un tee-shirt pour l’un  et pour l’autre juste une chemise bien trop grande pour lui !

Parce que des corps qui vivent de telles heures ont encore besoin de liberté.

Pieds nus dans la cuisine,  je prépare la table sur le balcon, pas parce qu’il fait beau mais parce que nous sommes heureux.

Avril 2001, déjà 20 ans…


Cette phrase à l’encre violette est empruntée au Bonheur, tableaux et bavardages de Philippe Delerm

 


Non avec la tête…

JOURNAL 9 Comments »

Mais oui avec le cœur !

Comme dans le poème du Monsieur, là, juste en dessous…

 

 

Mais comment s’appelle t’il ? Je ne m’en souviens déjà plus…

Pourtant je me sens bien et la maîtresse est gentille !

Les autres sont loin, ce n’est pas grave, parce que là où je vais, je n’ai jamais peur et j’aime y être seule.

A la maison, c’est la même chose ! Il y  a mes parents, moi et tout ce qui se passe.

De l’autre côté, le plus loin, le derrière la fenêtre, le mystérieux.

J’aime l’ailleurs et pas l’école !  Cancre, un petit peu, juste ce qu’il faut, moyenne, très moyenne, pour faire plaisir et ne pas être punie, c’est tout et c’est bien suffisant, pourquoi faire plus…

Je suis toujours comme ce petit garçon qui regarde…

Peut-être un

La photo,  Robert Doisneau, mais le Monsieur ?

 

Petit message….

JOURNAL 6 Comments »

Personnel !

Tout petit en ce lundi férié pour certain, pas pour tous….

Petite la pluie…. Petit le moral.

Mais grande la tristesse parce qu’un blogueur se pose la question de savoir s’il va ou non rester !

Et toutes ses lectrices et tous ses lecteurs ne veulent pas le voir s’en aller…

Et lui demande de rester….

PS Il est resté, depuis trois ans :)

 

PS   Le temps passe et en ce mois de novembre 2012  Charles a encore quitté son blog, mais on ne sais jamais

C’est un beau roman, c’est une…

JOURNAL 9 Comments »

Belle histoire…

Année 81, propice à un bel espoir, mais pas seulement.

J’allais enfin voter pour quelque chose d’important, une première fois ou je me sentais concernée pour de bon, pour de vraie.

Un beau dimanche où j’ai vu maman pleurer, heureuse du résultat, mais se demandant quand même qu’en aurait penser son mari !

Née en 1924, elle faisait partie de ces femmes qui votaient comme…

Là, elle avait pris sa décision toute seule, enfin presque, puisqu’elle avait fait comme sa fille !

Et une soirée propice aux confidences, ou nous avons fêté  sa « trahison » avec de la Clairette de Die !

Mitterrand , la mort de papa, bientôt huit ans, sa petite pension de veuve de fonctionnaire qui allait sûrement augmenter et puis cette drôle de satisfaction qui faisait qu’on était rassurée, comme si plus rien de terrible pouvait nous arriver… On était bien et on n’avait plus peur.

Belle histoire…

Août de  cette même année, dernier vendredi du mois. Au bureau, une porte s’entrouvre et un jeune homme apparaît …

Un collègue me dit, c’est M , il est arrivé ici avant vous et il revient de l’armée !

Il me tends la main, moi pas, parce que c’est déjà trop tard ; j’ai mal à l’estomac, au ventre, je me sens toute serrée sur ma chaise et je ne peut même pas bouger.

Pourquoi ça fait si mal de tomber amoureuse.

Amoureuse, non ! Moi j’ai d’abord aimé. C’est lui, c’est une évidence ;

Coup de foudre, non.

Tsunami, ou quelque chose comme ça ; un truc qui dérange, qui vous donne presque envie de vomir, quelque chose qui va faire basculer votre vie, mais qui sera doux et rugueux à la fois. Un sentiment de ne plus être soi, ni quelqu’un d’autre, simplement plus rien.

Exister dans les yeux de l’autre, non, dans le corps de l’autre, se faire dévorer et se faire plaisir en même temps, au même moment.

Ne pas chercher à comprendre, mais prendre tout et ne rien lui laisser…

L’avoir pour soi, en soi et ne plus vouloir lâcher prise parce que l’on ne peut plus faire autrement !

Savoir être l’autre, je sais mais savoir être moi, pas encore.

1981, mon année.

 

2013 Les rêves du Simorgh. Wordpress themes .