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avr 29
J’étais d’accord moi, même si je ne comprenais rien.
Alors j’écoutais et le dévorais des yeux.
Autour de nous, imaginez les murmures de ceux qui se trouvaient là
ce vendredi midi !
Des pressés, que ça, et des amoureux, que nous….
Place Clichy, printemps 82.
Monsieur M aura mis du temps, mais je n’étais pas pressée…
Et c’est grâce à l’autre M, le Président, que notre premier rendez-vous
eu lieu. Vive les 39 heures !
C’est notre entreprise qui avait choisi un vendredi après-midi par mois
pour permettre à chacun de ‘récréationner’ !
Un mot qui n’existe pas, mais que j’aime…
Un tiens on pourrais manger ensemble m’avait été proposé !
J’avais bien compris le message. Tous les deux pour la première fois,
pas avec les collègues.
Le choix de l’endroit c’était lui, une pizzeria.
Il était heureux, détendu et surtout très bavard !
Converser, de tout, de rien mais surtout pas de nous.
Je l’admirais depuis plus de six mois… Je suis comme ça !
Pour aimer j’ai besoin de mettre l’Autre sur un piédestal, de
m’émerveiller et de le sublimer !
J’aime les hommes qui me font de l’effet, qui me font rire, qui me font
perdre tous mes moyens et lui me faisait tout ça à la fois !
Scientifique et musicien qu’il était mon amoureux !
Alors nous avons parlé musique…. Presque sur la même longueur d’onde ;
Même passion pour John mac Laughlin, Paco de lucia, Hendrix…
Seulement voilà, je naviguais sur son corps, je regardais ses mains qui traçaient de drôles d’hiéroglyphes sur la nappe en papier, je me demandais même quel genre de sous-vêtement il pouvait porter !
J’étais tombé bien bas, non, j’étais amoureuse, subjuguée par ce jeune homme si beau, si intelligent et qui s’intéressait à moi !
Au bureau, il était poursuivi par quatre vilaines mais c’est moi qu’il avait choisi ! Je faisais des jalouses et ça me faisait plaisir…
Il me parlait, faisait son sérieux avec son crayon, poussait les assiettes pour mieux expliquer, et moi je pensais à son corps… A ses petites fesses surtout et je n’ai même pas honte !
Pourquoi un homme aurait-il seul le droit de penser au corps de l’autre dans ces moments là ! Je me souviens de son jean, de sa chemise bleu ciel comme ses yeux et des petits poils blonds qui prenaient l’air avec l’envie d’être caressé …
Accord septième, contient une septième, majeure ou mineure, tu verras quand tu apprendras la guitare ! La musique, il me l’explique en équation, et je suis bluffée ! Il remplit la moitié de la nappe et se transforme en Prof de Math ; je me réveille et fais signe avec la tête, ha, oui d’accord…
Mais je ne comprends rien. Toujours rien !
Monsieur M est aujourd’hui chercheur, mais un qui trouve,
qui dépose des brevets …Un drôle de premier rendez-vous, mais j’ai beaucoup aimé…
Sa façon de me dire, je vais te raccompagner, alors que nous étions sans voiture.. Lui dans la banlieue sud et moi à Paris !
Il en aura fait des voyages en métro et en train pour me rassurer.
Ce jour là, un premier baiser, c’est tout mais je savais que ma vie allait devenir belle parce que je lui faisais confiance…
avr 27
Mais fille réussie !
Toute petite, toute timide, toujours à observer et à écouter de loin.
Pas chef de bande, mais dans la bande.
J’essayais de m’émanciper et j’avais de la chance, car je trouvais vite
la protection que je désirais…
Le plus gentil, le plus doux, le plus grand, les plus beaux yeux bref le plus tout !
François.
Rencontré à l’âge de quatre ans, on me l’a raconté, et inséparable jusqu’à celui de treize, je l’ai vécu.
Pas à la même école, mais voisin de quelques mètres, alors les mêmes horaires, les mêmes jeux, les mêmes quatre heures et les mêmes sorties…
Amoureux, on nous le disait, mais nous tout simplement inséparable !
Je le laissais être Zorro pour lui faire plaisir et le rôle que je préférais était celui de la douce Isabelle, l’amie jolie de Thierry la Fronde !
Le dimanche en fin d’après-midi, le beau garçon en collant noir et blanc à cause de la télévision, débarquais juste avant le repas et me fixait de ses yeux noirs et je baissais les miens…. J’aimais Thierry en secret mais je ne voulais pas rendre jaloux mon François. Un duel aurait pu être fatal au plus grand !
Pour rester prés de mon Homme, il me fallait donc ruser…
Pas trop difficile, puisque je n’ai jamais eu le goût des poupées.
Deux dans ma petite enfance m’auront suffit ; comme je préférais le grand air, mon vélo et grimper aux arbres, pas de problèmes pour suivre mon héros …
Pourtant je le délaissais quelques fois …
Pour rester avec Papa, car pendant longtemps j’ai partagé avec mes parents un secret inavouable, la passion du petit train….
Pas de moquerie, ou alors…
Parce que quelque temps avant ma naissance, l’amour de maman se faisait plaisir en achetant dans un grand magasin du boulevard hausmann une grande boite rouge qui cachait un trésor ! un circuit miniature de train Jouef, marque réputée à l’époque !
Ils étaient surs d’attendre un garçon, comme la première fois….
Malheureusement, ils eurent une fille, arrivée avec un peu d’avance ;
Le cadeau de leur Noël arriva fin novembre…
Maman m’a souvent raconté sa déception, de courte durée ;
Il faut vous dire que d’un premier mariage, celle ci avait eu une fille,
Ma grand sœur de treize ans mon aînée.
Alors j’ai commencé ma petite vie avec des jouets de garçons !
On m’offrit aussi des poupées, mais je préférais d’autres jeux…
Et voilà pourquoi certains jeudi où dimanche, papa installait Son circuit
dans la salle à manger ; on avait chacun notre train, moi la locomotive à vapeur noire et lui la verte, une BB quelque chose !
Je n’osais pas en parler à l’école….
Et aujourd’hui, j’ai la nostalgie de mon petit François.
De son exil l’année de nos 13 ans vers une région lointaine…. Le joli pays des demoiselles Tatin !
Mais pour une petite parisienne, c’était loin la province !
Mon petit train est toujours dans le grenier chez ma grande sœur…
Son fils a joué un peu avec, mais ces amusements là sont passés de mode ;
Et je devrais le retrouver cet hiver… Peut-être serais-je déçu ? Je verrais bien !
Depuis, la petite fille devenue un peu plus grande aime les jeans et les ballerines,
et sous ses robes et ses jupes, porte souvent des bas qui tiennent tout seul, aime
beaucoup trop les sous-vêtements et est une fille réussie !
Enfin, elle l’espère !
avr 26
Fenêtre ouverte !
Entre un ciel ponctué de gros nuages, quelques prémices bleus…
Je laisse entrer la fraîcheur douce et la porte de la douche restera ouverte !
Pour voir le ciel, et sentir encore plus fort le léger vent de printemps sur ma peau..
L’eau est chaude, et je me laisse emporter en fermant les yeux et je caresse mon corps avec mon huile préférée…
Quand je sors, je frisonne ! Et oui, l’air est encore un peu frais, mais le soleil est revenu, juste pour moi, juste ce matin !
Je vais juste me draper dans ma grande serviette blanche et attendre un peu avant de m’habiller ; je veux encore profiter de cette sensation de liberté…
Le chat est venu, il me regarde et ça me fait rire !
A son tour il va rentrer dans la cabine, jouer un peu avec l’eau qui n’en finit pas de ruisseler sur les carreaux !
Il laissera des traces partout dans la maison, mais je m’en fiche, je suis bien et pas d’humeur à faire la méchante avec lui…
Il est déjà midi et je suis en direct devant mon clavier, encore toute mouillée !
Hier soir un peu mélancolique, et ce matin, de l’entrain, je ne sais même pas pourquoi !
Les heures se suivent et ne se ressemblent pas….
Je suis bien alors j’en profite, c’est tout !
Quelques minutes de bonheur tout simple, c’est toujours bon à prendre..
Bon dimanche…
avr 21
Comme ceux de Delerm, le Père.
Dans les siens, on espère que la pluie longue et froide va durer, que le chat et l’être aimé va vous attendre avec les chouquettes….
Il y a eu les miens, presque dans une autre vie.
Ceux du levé tôt pour moi, pour le plaisir, sans faire de bruit, ne pas réveiller…
S’habiller très vite, presque dans le noir, d’une tenue confortable mais jolie et
s’enfuir en glissant sur le parquet pour rejoindre le petit bois prés de chez nous.
Une heure de marche en pas accélérés, en croisant d’autres vies, plus ou moins pressées, pas toujours souriantes, et au bout du compte, ralentir, souffler et vérifier si les clefs et les billets sont toujours dans la poche…
Découvrir la ville qui se réveille, il est a peine huit heures …
Commencer par la boulangerie, le pain, de campagne bien sur !
Puis la charcuterie, parce que la vitrine est jolie, et que le choix est si grand que souvent la dame en rose et blanc me conseille et me donne ses recettes !
Deux ananas à la créole, parce que remplie du fruit émincé, de crabe, de tomates et de raisins ! Et aussi des tartelettes aux Saint Jacques, juste à réchauffer et puis les flancs noix de coco, et oui, ici il y a aussi du sucré !
Déjà la demie, vite, je file chez Monsieur Pimprenelle…
Lui et Madame, je les connais bien puisque j’ai effectué un stage chez eux et que j’ai même lors d’un remplacement pendant les vacances, fait doubler leur chiffre d’affaire ! Et oui, je suis persuasive quand il s’agit de bonnes choses.
Semaine Corse, alors je choisie un rosé, de Sartène et puis un blanc, mais là ce sera le Sud-ouest ! Un jurançon grain sauvage, pour l’apéritif et le dessert.
On se bise, on s’étonne du temps qu’il fait, avril et pourtant si doux, déjà..
Comment vont les enfants, les leurs… Comment va le chéri, le mien…
Il dort encore, chut…. A bientôt, les bras chargés des mes deux grands sacs bien lourds et fragiles !
Le retour, tout doucement ; le « à réchauffer » dans le four, le « à rafraîchir » dans le frigo avec le « à déguster bien frais » tout en haut !
Maintenant, la douche, sans parcimonie, sans faire de bruit..
Un petit peu d’Air du Temps, juste là, sur la nuque, parce qu’il aime..
Le corps un peu humide se glisse sous les draps, contre un autre, tout chaud, tout doux, duveteux juste comme j’aime !
Une main, la mienne, pour réveiller Pinocchio, qui n’est qu’a demi endormie !
Une voix, c’est toi ?
La réponse aux bout de mes doigts, de ma bouche et mon amoureux tout entier se réveille et il se laisse faire, faisant le surpris, quel comédien…
On s’amuse, je suis Indiana Jones, c’est lui qui me l’a dit, alors j’explore, je cherche et je trouve et je lui donne du plaisir dans ses pleins et ses déliés que je connais si bien…
Presque midi, pas encore fatigués, juste un peu étourdis par tant de dévouement,
les corps se parent ; d’un jean et d’un tee-shirt pour l’un et pour l’autre juste une chemise bien trop grande pour lui !
Parce que des corps qui vivent de telles heures ont encore besoin de liberté.
Pieds nus dans la cuisine, je prépare la table sur le balcon, pas parce qu’il fait beau mais parce que nous sommes heureux.
Avril 2001, déjà 20 ans…
Cette phrase à l’encre violette est empruntée au Bonheur, tableaux et bavardages de Philippe Delerm
avr 19
Mais oui avec le cœur !
Comme dans le poème du Monsieur, là, juste en dessous…
Mais comment s’appelle t’il ? Je ne m’en souviens déjà plus…
Pourtant je me sens bien et la maîtresse est gentille !
Les autres sont loin, ce n’est pas grave, parce que là où je vais, je n’ai jamais peur et j’aime y être seule.
A la maison, c’est la même chose ! Il y a mes parents, moi et tout ce qui se passe.
De l’autre côté, le plus loin, le derrière la fenêtre, le mystérieux.
J’aime l’ailleurs et pas l’école ! Cancre, un petit peu, juste ce qu’il faut, moyenne, très moyenne, pour faire plaisir et ne pas être punie, c’est tout et c’est bien suffisant, pourquoi faire plus…
Je suis toujours comme ce petit garçon qui regarde…
Peut-être un
La photo, Robert Doisneau, mais le Monsieur ?
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