Les mots doux, cet homme en avait plein la bouche….
Et des couleurs, celles qui rassurent, remplissaient ses dessins, ses aquarelles.
Ce Belge dont André Leick a dit qu’il avait rencontré le Petit Prince, s’est envolé en octobre 2005 laissant orphelins ceux qui comme lui avaient un regard différent sur les choses…
Le regard des enfants, un regard qui je juge pas, qui veux juste comprendre et qui ne cherche qu’à s’émouvoir.
Quelquefois attirée par les vents contraires, je me plais à penser que finalement mes préférences vont à l’essentiel, à ceux qui me ressemblent…
Des aquarelles, des sculptures aussi et puis le cinéma !
Ce rôle magnifique d’un homme qui rencontre la Femme, dans l’Amour nu de Yannick Bellon.
Son Amante le quittera parce qu’elle aura peur de son regard, elle a un cancer…
Tellement émue lorsque je revois ce film et Lui, tellement convainquant dans ce personnage…
Peut-être certains se souviennent du générique de fin de programme sur la chaine de télévision France 2 !
Il y a plus de 25 ans je m’étais amusée à écrire sur un petit carnet…
Des mots pour des gens qui savaient m’émouvoir…
Sur lui, un petit conte et à l’ époque je ne connaissais que ses aquarelles !
Je découvrais Philppe Delerm en octobre 87, et son livre le Buveur de Temps est un bel hommage rendu à cet homme…
L’homme à la canne et au chapeau de paille
On ne l’avait pas laissé, on l’avait oublié.
Il était resté sur le banc l’homme la canne et au chapeau de paille.
Comme l’aurait fait un enfant, il jouait avec le sable et les graviers, il ouvrait ses mains et les refermait sur d’étranges trésors de poussières…
Ses yeux fixaient quelque chose là-haut, peut-être le soleil, les nuages, peut-être les oiseaux ou pourquoi pas les arbres.
Les jambes croisées donnaient à l’homme à la canne et au chapeau de paille l’air d’un grand-père d’enfants riches et blonds.
Le groupe s’éloignait derrière les grilles et devenait un petit point qui se faufilait difficilement parmi les hordes d’automobiles un peu folles.
Dans le parc, les enfants accompagnés ou non, commençaient à ranger les seaux, les pelles et les tricycles.
Le soleil lui aussi s’étirait sur lui même pour ne devenir qu’une boule qui ressemblait à une orange…
Il y avait un gardien qui fermerai les grilles.
Il y avait des hommes, jeunes et vieux, journaux et serviettes à la main qui sortaient d’un pas pressé à l’appel au sifflet du gardien de square…
Dans les cafés, c’est l’heure ou l’on rangeait les tasses et dans les rue celle où l’on allume les réverbères.
L’heure où le soir est si beau que l’on aimerait que les paysages restent auréolés de cette lumière là…
L’entre deux lumières comme aime appeler cet instant l’homme à la canne et au chapeau de paille.
Un petit bruit sec et et voici le parc clos !
L’homme ferme les yeux, heureux d’avoir réussi…
Depuis longtemps déjà, il espérait que son groupe s’en irait sans lui et depuis des années il attendait cet instant où il pourrait sans l’aide de personne faire lui même son entrée dans les nuages…
Bien sûr, il aurait aimé leur expliquer aux autres, mais auraient-ils compris ?
Eux de plaisaient, nombreux et tristes, dans cette maison où le vieux terminent l’aventure de leur vie calés sur d’épais oreillers de plumes, les mains enlacées avec de gros chapelets de buis…
Ils rataient tous leur sortie !
Mais lui l’homme à la canne et au chapeau de paille ne voulait pas de cette fin stupide…
Et ceux qui ont trouvé un homme mors derrière les buis le lendemain matin rient de ceux qui qui croient encore aux choses surnaturelles et bizarres…
Mais moi je sais que l’homme à la canne et au chapeau de paille s’est bien envolé vers les étoiles, sinon pourquoi aurait on appelé ce parc, le square de l’homme qui voyageait dans les nuages…
De belles couleurs sur ces images que je vous offre et un bel hommage encore avec la chanson d’Yves Duteil, Comme dans les dessins de Folon…
Recent Comments