Comme ceux de Delerm, le Père.
Dans les siens, on espère que la pluie longue et froide va durer, que le chat et l’être aimé va vous attendre avec les chouquettes….
Il y a eu les miens, presque dans une autre vie.
Ceux du levé tôt pour moi, pour le plaisir, sans faire de bruit, ne pas réveiller…
S’habiller très vite, presque dans le noir, d’une tenue confortable mais jolie et
s’enfuir en glissant sur le parquet pour rejoindre le petit bois prés de chez nous.
Une heure de marche en pas accélérés, en croisant d’autres vies, plus ou moins pressées, pas toujours souriantes, et au bout du compte, ralentir, souffler et vérifier si les clefs et les billets sont toujours dans la poche…
Découvrir la ville qui se réveille, il est a peine huit heures …
Commencer par la boulangerie, le pain, de campagne bien sur !
Puis la charcuterie, parce que la vitrine est jolie, et que le choix est si grand que souvent la dame en rose et blanc me conseille et me donne ses recettes !
Deux ananas à la créole, parce que remplie du fruit émincé, de crabe, de tomates et de raisins ! Et aussi des tartelettes aux Saint Jacques, juste à réchauffer et puis les flancs noix de coco, et oui, ici il y a aussi du sucré !
Déjà la demie, vite, je file chez Monsieur Pimprenelle…
Lui et Madame, je les connais bien puisque j’ai effectué un stage chez eux et que j’ai même lors d’un remplacement pendant les vacances, fait doubler leur chiffre d’affaire ! Et oui, je suis persuasive quand il s’agit de bonnes choses.
Semaine Corse, alors je choisie un rosé, de Sartène et puis un blanc, mais là ce sera le Sud-ouest ! Un jurançon grain sauvage, pour l’apéritif et le dessert.
On se bise, on s’étonne du temps qu’il fait, avril et pourtant si doux, déjà..
Comment vont les enfants, les leurs… Comment va le chéri, le mien…
Il dort encore, chut…. A bientôt, les bras chargés des mes deux grands sacs bien lourds et fragiles !
Le retour, tout doucement ; le « à réchauffer » dans le four, le « à rafraîchir » dans le frigo avec le « à déguster bien frais » tout en haut !
Maintenant, la douche, sans parcimonie, sans faire de bruit..
Un petit peu d’Air du Temps, juste là, sur la nuque, parce qu’il aime..
Le corps un peu humide se glisse sous les draps, contre un autre, tout chaud, tout doux, duveteux juste comme j’aime !
Une main, la mienne, pour réveiller Pinocchio, qui n’est qu’a demi endormie !
Une voix, c’est toi ?
La réponse aux bout de mes doigts, de ma bouche et mon amoureux tout entier se réveille et il se laisse faire, faisant le surpris, quel comédien…
On s’amuse, je suis Indiana Jones, c’est lui qui me l’a dit, alors j’explore, je cherche et je trouve et je lui donne du plaisir dans ses pleins et ses déliés que je connais si bien…
Presque midi, pas encore fatigués, juste un peu étourdis par tant de dévouement,
les corps se parent ; d’un jean et d’un tee-shirt pour l’un et pour l’autre juste une chemise bien trop grande pour lui !
Parce que des corps qui vivent de telles heures ont encore besoin de liberté.
Pieds nus dans la cuisine, je prépare la table sur le balcon, pas parce qu’il fait beau mais parce que nous sommes heureux.
Avril 2001, déjà 20 ans…
Cette phrase à l’encre violette est empruntée au Bonheur, tableaux et bavardages de Philippe Delerm
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