Cheveux bruns, teint pâle, grands… Presque jumeaux alors ?
Les yeux marrons pour l’un et bleus glaciers pour l’autre !
Un garçon, une fille… Jack et Nicole !
Une rencontre, un hasard, une ville du sud-ouest, la nouvelle ville
d’une petite jeune fille.
Les années 70 au printemps, insouciance et liberté de rigueur.
Pas peur, pas trop de violence, mes minijupes, la pilule qui débarque
pour les un peu plus grandes, un chanteur aux cheveux longs qui montre
ses fesses, de la fumée de cigarette à la télévision.
On respire, on flâne, on est bien et on n’a pas envie de regarder plus loin,
les années 80, en s’en fiche !
Une année particulière pour moi, 1976.
La France vivra une sècheresse qu’on n’appelle pas canicule, et le réchauffement climatique n’a aucune raison d’être ; c’est comme ça et
c’est tout !
A cette époque là, on ne cherchait pas midi à quatorze heures !
Et on avait raison…. On profitait du moment, de l’instant.
Et j’aimais bien.
Pas de pluie d’avril à septembre dans le midi, pas d’agriculteurs qui demandaient des sous, pas de grèves, on attendait qu’il pleuve.
Depuis deux ans papa n’est plus là, et je commence à sortir de mon cocon. Une enfance dans un amour très protecteur, presque trop…
Heureusement, cette rencontre avec ce jeune couple, 25 ans chacun !
On s’est plut tout de suite et grâce à eux je découvre… L’amitié.
Et aussi la musique pop, Ferré, la Vie Claire – ils étaient végétariens – alors je le deviens aussi, mais je ne le suis plus ! - et surtout une nouvelle façon d’aborder les choses, plus directement, sans tabous. Ils osent…
J’étais fière de sortir avec eux, fière d’accompagner Nicole au Planning familiale, fière d’être devenue aux yeux de mon entourage, une HEROINE !
Mes Amis n’étaient pas mariés, pratiquaient donc ce que l’on appelait dans ces années là, l’Amour LIBRE !
Et c’était la première fois que je rencontrais des gens qui s’aimaient et qui vivaient ensemble sans être marié ….
Cette année là, grâce à Jack qui était musicien, j’avais pu assister à tous les concerts du Festival d’Albi….
Dans les jardins de la Berbie, je me souviens encore du violon
de Jean-Pierre Wallez, du piano de Bruno Rigutto, et du moment exceptionnel et unique pour moi, d’un concert de Mstislav Rostropovitch.
Une petite vidéo, un extrait d’un grand échiquier consacré au Luthier Etienne Vatelo et au violon, Isaac Stern et bien sur Jean-Pierre Valez !
Je ne vous ai pas oublié tout les deux, et je cite vos vrais prénoms.
Si vous saviez tout ce que vous m’avez apporté…
Une vision de l’autre que je n’avais pas, la tolérance, et puis aussi
ce que je redécouvre aujourd’hui, l’estime de soi, que j’avais un peu perdue.
Je vous remercie d’avoir aidé à m’aimer…
Deux ans plus tôt, le cinéma amenait la liberté et le scandale, très jolie,
avec Emmanuelle…
Le vent venait de souffler sur la culotte des filles !
Et tout le monde se sentait plus léger, et à défaut, question d’âge de n’avoir pas vu le film, j’avais quand même le disque de la chanson de Bachelet !
Alors pour être légère moi aussi, puisque je l’ai décidé il y a quelques jours, et que je veux tenir ma promesse, j’ai posé la belle chanson de Stacey Kent
sur de jolies photos de….
Une photo de Sylvia Kristel qui serait interdite dans le métro aujourd’hui !
On me fait peur avec des choses que je n’arrive plus à contrôler, on me dit que je suis trop gentille, que je vais me faire arnaquer, que je vais perdre mon travail, que je ne suis plus la même, que la crise ne fait que commencer et qu’en 2012 tout va se terminer !
ILS n’arriveront pas à me faire changer de cap. J’ai décidé de rester légère, d’affronter les gens et les événements, de face mais avec douceur…
Cette semaine je vais me laisser accompagner par Rossetti, Millais, Moriss, Lewis Carroll… Grâce à Delerm et son Autumn flamboyant !
Verser encore une fois quelques larmes en revoyant Dear Frankie, le film de Shona Auerbach avec Gérard Butler et Emily Mortimer parce que les vrais sentiments, l’Ecosse… Méditer, mais pas seule, avec Arnaud Desjardins !
Prendre encore plus de temps pour visiter mes blogs préférés, et je commence à en avoir beaucoup en me disant qu’il y a des gens magnifiques et que l’on peut faire de vraies rencontres sur le net en toute simplicité et amitié, chose à laquelle je ne croyais pas il y a encore quelques mois…
Ecouter Stacey Kent, Katie Melua, Colbie Caillat, Liane Foly, James Blunt, Souchon, Julien Clerc, Brel, Barbara et même Robbie Williams, Keane, Mozart et alors !
J’ai des choix éclectiques, et j’assume ! Mais c’est moi..
Parce que c’est beau la vie, et Ils ne me feront pas changer d’avis !
J’ai décidé d’aller plus en avant encore, de m’occuper des mes émotions et de les faire partager avec ceux qui m’entoure.
Ce blog me permet d’avancer, et voilà je le fais à grand pas !
Je me demande si je ne viens pas de me décider à être HEUREUSE
Peut-être ?
Pourtant rien de particulier ce jeudi, une journée comme les autres…
Je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus.
Mai 87, à Cannes.
Pialat reçoit la palme d’or sous les sifflets du public, gens de la profession.
Et il lance cette invective à la foule devant lui !
Il est courageux, il a osé et pris le pouvoir.
Des années auparavant, la petite fille que j’étais alors, n’a pas eu ce don.
Alors elle a subit, presque sans rien dire et pendant presque une année…
Un regard échangé, le jour de la rentrée.
Et s’en était fini de son insouciance.
Parce qu’un nouveaux professeur en avait décidé autrement…
Une femme petite et pas jolie du tout, professeur de Mathématiques.
Ce personnage terrorisait toute la classe, sauf peut-être les deux pestes du premiers rangs, première en tout et toujours citées en exemple.
Le matin, je partais sans manger et jetais mes tartines dans la poubelle ;
et le soir, je ne pouvais m’endormir en pensant au lendemain, surtout si
il y avait cours en première heure.
Je la détestais et chaque soir je priais dans mon lit pour qu’elle disparaisse le lendemain…
Madame, vous ne m’aimiez pas, et c’était réciproque !
Je ne regrette pas les craies que je vous avais jetées à la figure ;
A la maison je m’appliquais pourtant à essayer de ne pas vous décevoir mais devant vous le lendemain rien ne pouvait sortir de ma bouche..
Je connaissais bien souvent les réponses mais quand vos yeux se levaient sur moi, c’était fini, je n’existais plus … Et vous en profitiez !
Vous n’avez jamais su Madame, pourquoi un jeudi de novembre une petite fille de 11 ans s’est avancée dans le lac près de la cascade au Bois…
Mourir, juste un petit peu, pas longtemps, jusqu’au lundi seulement parce qu’elle ne pouvait rendre un devoir le lendemain.
Elle avait gagné une bronchite, 10 jours loin de vous mais surtout fait pleurer sa maman…
Avoir froid, avoir peur en s’enfonçant dans la vase…
Et aujourd’hui toujours avoir la phobie de l’eau, grâce à vous.
Alors j’ai prié très fort pour que vous quittiez l’école et j’ai surtout souhaité votre mort.
Et quand un matin d’avril, la Directrice nous a annoncé que vous seriez absente, que vous étiez malade, j’ai su que c’était grâce à moi, il ne pouvait en être autrement…
Mon dieu que ces quelques semaines passées loin de vous furent douces, et pas seulement à moi, mais à toutes…
Maman et papa avaient compris et se sentaient impuissants, et ils n’étaient pas les seuls parents à s’être plaint à la Direction de l’école.
A la fin du mois de mai, on nous annonçait votre mort, une leucémie foudroyante. Je ne savais pas trop ce que cela signifiait mais je n’ai pas pleuré, et je n’ai pas honte, même pas aujourd’hui.
Cette phrase n’est pas de moi, mais j’en fais mienne…
Jusqu’à mes seize ans, j’aimais observer, et souvent sans être vu !
Perchée sur une branche du sapin près de la maison, derrière une
fenêtre ou assise genoux sous le menton en haut d’un escalier.
Papa disait de moi que j’étais une contemplative et quand on à dix ans
cela fait plaisir puisque c’est votre père qui vous le dits ! Alors j’étais fière de lui ressembler, puisque de son côté c’était une marque de fabrique…
Une famille qui savait prendre son temps, écouter et qui n’aimait pas l’agitation.
Petits soucis pour moi à l’école… Je n’avais jamais fini et quand mes camarades se levaient pour partir, j’en étais encore à recopier tant bien que mal un texte du tableau sur un cahier toujours sans rature.
Evidemment , quand on est lente, on fait propre !
Et puis il y avait ces mots de la directrice,
Virginie est une tortue qui traîne d’autres tortues !
Sourires de mes parents, ils étaient dans mon camp.
Depuis quelques années, j’ai repris possession de mon vrai état d’esprit…
Plus envie que l’on me fasse faire ce que je n’ai pas envie, alors autour de moi on me redécouvre et on est surpris. Et tant pis, être soi fait du bien, me fait du bien ! Alors je flâne, et cela ne fait pas plaisir à tout le monde…
Le bon usage de la lenteur, c’est aussi de ne rien faire…
Se dire comme moi aujourd’hui, puisque je suis seule, je vais en profiter….
Pour justement ne rien faire ! Ne pas gaspiller mon énergie, me caler dans un fauteuil, allonger mes jambes sur un autre, mettre à ma disposition un petit plateau de fruits faciles à déguster, un livre commencé et que j’ai déjà lu….
Mais ne toucher à rien, surtout pas ! Contempler ce qui m’entoure, regarder un peu vers la fenêtre ouverte, me dire que si je veux faire quelque chose, je peux le faire, mais NE pas le faire !
Le chat saute sur moi, se love dans mes bras, me regarde, me comprends et nous regardons tout les deux dans la même direction…
Pour moi, la lenteur est un choix de vie !
Flâner, ce n’est pas suspendre le temps mais s’en accommoder sans qu’il nous bouscule
Une couleur, du vert partout, une odeur alors, non la maison est trop loin.
Un parfum, un peu fort, celui des iris …
Derrière moi le seringat qui offre déjà son premier nectar aux abeilles.
Et le lilas, pourtant j’aurais juré que… Non, pas de lilas !
Alors, ce n’est pas le jardin de mon enfance…
Mais où suis-je ?
Je n’ai pas froid et pourtant je suis pieds nus et les graviers blancs de la grande allée sont doux sous mes pas..
Du vert aussi pour la maison, pour le petit escalier, les portes et volets !
Des propriétaires pleins d’espérance. Et cette vigne qu’on dit vierge qui courre sur tous les murs emprisonnant une glycine qui commence à fleurir.
Pas chez moi, et pourtant un air de déjà vu, de déjà vécu…
Je suis bien par ce que ce lieu me ressemble un peu ; sans aucune méfiance, j’ose avancer sur ce territoire inconnu et un bruit, léger, me fait tourner la tête. Juste le froissement d’aile d’une tourterelle et je n’ai pas peur.
Je suis tout près de la maison et je peux voir derrière une fenêtre la silhouette d’une jeune fille, je crois qu’elle est blonde, la chevelure nouée par un gros ruban noir et je l’imagine belle..
Une table est dressée dans un décor tout bleu, du buffet à la vaisselle, un bleu un peu turquoise ; prés d’une grosse cuisinière en fonte noire et or, un homme se tient un peu courbé et fait de grands gestes..
Des voix, un peu lointaines…. Des mots, des phrases…
Un petit ton sec de la part de l’homme que j’aperçois un peu mieux.
Il porte la barbe et tiens dans une main un grand bol de faïence.
Suzanne j’aimerais que vous… des brides de conversation, des prénoms, Alice vous le permets…. Poser n’est pas aussi fatiguant que vous pourriez le penser…. A partir de la semaine prochaine….
Une femme vient d’entrer dans la cuisine. Vêtue d’un grand tablier blanc elle pose sur la table une corbeille rempli de madeleines, peut-être…
D’autres voix de femmes se font entendre et je recule un peu.
Maintenant, je crois que j’ai un peu froid et je fais tomber le livre posé sur mes genoux.
J’en étais où ?
Ah, oui, la crème au thé !
Que c’est bon de fermer les yeux quelquefois….
La recette de la crème au thé
Faîtes infuser 6 cuillerées à dessert de thé de Ceylan et de thé vert
mélangés dans du lait bouillant (1 litre) sucré avec 25 g de sucre.
Remuez pour faire fondre le sucre, laissez refroidir, récipient couvert.
Lorsque le lait est presque froid, ajoutez 6 jaunes d’œufs battus.
Fouettez puis passez au tamis.
Faites prendre au bain marie, au four, avec le feu dessus.
La jeune fille à l’ombrelle tournée vers la gauche
et que l’on peut voir au musée d’Orsay à Paris,
est la belle fille de Claude Monet, Suzanne, une
des quatre filles de sa seconde épouse,
Alice Hoschédé.
Un petit lien ici ou Philippe Delerm parle de Giverny dans son
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