5 – Premiers pas

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Je ne me suis pas perdue tout d’un coup.

Comme l’eau qui finit par user les motifs gravés dans la pierre, j’ai effacé les traits de mon visage au fil des ans à force de vouloir y faire disparaître ma peine.

Amy Tan


Encore et encore un orage !

Une pluie fine que je ne veux pas renier parce que l’eau c’est la vie et se plaindre de la pluie ici chez nous, c’est oublier les milliers de gens sur notre planète qui meurt de son manque chaque jour…

Mourir de faim, mourir de soif…

Les escargots sont de retour et j’ai pris mon courage à deux mains et à coeur pour les ramasser et les éparpiller un peu plus loin !

Je faisais déjà ça en Normandie et ici je continue…

Plus de granulés bleus, plus de souffrances pour eux et des économies pour moi !

Ma sortie chez la famille Tapié de Celeyran, au château à été annulé donc je vous donne rendez-vous dimanche pour la visite…


Un mardi pas tout à fait comme les autres !

Des pensées un peu éparses qui se sont concentrées sur ma visite chez Mark, cet homme à part qui en deviendrait presque mystérieux…

Ce matin, je décide de faire un premier pas, vers moi…

Sur ce que je suis vraiment ou un peu…

A l’école, la première fois on me demandait ce que je voulais faire plus tard et j’aimais répondre , tout !

Pas vraiment changé, je ne sais toujours pas faire de choix…

J’ai longtemps glissé sur un fil, comme le funambule mais en regardant trop bas de chaque côté, je prenais le risque de perdre l’équilibre…

La solution pour cet acrobate et de fixer la ligne devant lui et de ne surtout pas baisser la tête…

Les peines trop lourdes, celles chargées par notre passé ne suffisent pas à servir de balancier…

Alors on tangue un peu, à droite et à gauche, on a peur et on aimerait tant rester sur la route, celle que l’on croit bonne, faite pour nous…

Oser se regarder bien en face, et pas dans un miroir…

Voir, écouter son intérieur sans radio ni stéthoscope !

Ne pas se faire de cadeau, se concentrer et y aller sans détour ni artifice, voir le dessous, les contours pour la première fois…

Ne pas chercher à gommer les aspérités et laisser les courbes douces pour plus tard, elles n’ont pas besoin de nous !

Défauts, pas un vilain mot en pluriel ou en singulier…

Les contempler, les affronter et se demander pourquoi !

Innés, acquis ?

Ne plus faire semblant, seraient-ils arrivés avec l’air du temps, pas celui que l’on respire, celui que l’on fabrique, avec un peu de méchanceté, des larmes de jalousie et de rancoeur  et une belle pincée d’ego mal placé…

Tous égaux devant ce dilemme !

Les garder, les faire s’envoler ?

Décidons de les amadouer, de leur faire comprendre qu’ils perdent leur temps et leur énergie à nous empoisonner la vie mais ne les traitons pas comme de l’ivraie…

Il y a des racines difficiles à arracher et certaines en les maltraitant repoussent de plus belles !

Se voir en transparence comme des bulles de savon aux brillantes couleurs…

Se découvrir belles, beaux, côté cour et côté jardin…

S’offrir pour de vraie, ne plus jouer la carte du faux mais plutôt celle du Tendre, se mettre en avant pour donner, pour jeter des étincelles et des étoiles sur ceux que l’on aime…

Osez le premier pas, Osez Joséphine ou pas, mais Osez un pas devant l’autre, Osez ne plus vous retenir, Osez ne plus vouloir souffrir, Osez vous cueillir des fleurs, Osez lever les yeux toujours plus loin, toujours plus haut…

Un pas, une marche et un jour un toit, une colline, une montagne et pourquoi pas une fois, une seule, un premier pas sur la Lune !

Ha bon, c’est déjà fait !

J’aime divaguer un peu, je me sens plus forte après, Mark à raison !

Il me l’a dit, me l’a soufflé comme l’Autan qui vient de se lever…

Il y a des jours où me prend l’envie de traverser les nuages, sur un fil avec la balance du coeur et de la raison de chaque côté !

Il fait soleil, très…

Je vais le rejoindre, faire mon premier pas !

A vous de prendre vos bons côtés par la main, ils vous aideront à gravir des échelles sans barreaux…

Vive vous !

S’élever c’est aussi se suspendre à son âme, mais bien souvent un guide est nécessaire…

La lueur d’une bougie ne suffit pas toujours !

Mais un homme veille, là tout près de vous…

Laurent Gounelle et son livre aux couleurs de l’espérance peut redonner un sens à vos rêves !

Il suffit de vouloir, un peu, beaucoup mais surtout passionnément…

Lecture saine pour devenir serein, un ouvrage qui fait partie de la dizaine qui ne me quitte pas !

Allez de l’avant, respirer un bon coup, prenez votre temps et vous aussi partez à la rencontre du vieux guérisseur de Bali, cet homme sage et bienveillant qui vous conduira là ou vous êtes le mieux, à la porte de vos rêves et de vos réalités…

Il faut que je me prenne par la main, moi aussi tout de suite, il commence à faire nuit et je vais aller voir si ma Pluvieuse est sortie de sa cachette…

4 – Délestage

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Les petites pièces ou petites demeures mettent l’esprit sur le droit chemin, les grandes sont la cause de la dérive

Léonard de Vinci


Une semaine déjà que je me suis éloignée pour me retrouver !

Sept jours si je regarde le calendrier, mais seulement quelques heures si je fais confiance à mon esprit…

On n’apprends pas en sept jours, en sept mois, en sept ans même de réflexion

Ni avec des bottes de sept lieux même s’il pleut…

Et avec les sept vies du chat non plus !

On naît apprentie, et on le reste toute une vie…

On propose, et la Terre dispose !

Dans mes billets du mois d’avril, j’avais déjà fait quelques brèches dans mon emploi du temps….

J’avais commencé à parler de l”ESSENTIEL et de l’ESPACE 

Depuis mon arrivée dans cette petite maison, j’essaie de prendre part aux choses et non pas de faire les choses à part ni de leur faire la part belle !

Se recentrer, changer sa façon de faire, de communiquer même, facile sur le papier, mais dans la réalité…

L’écrire est aisée , mais le mettre en pratique !

C’est une autre histoire, une de celle que j’essaie de construire pour faire la part belle à la meilleure des choses, la sincérité…

Etre, mais ne jamais paraître…

Je chemine à mon rythme ici et là …

Vendredi, je m’étais promise de me lever tôt !

Six heures, à l’aube, et l’air déjà tiède…

Promenade à pas lents pour découvrir le paysage, et à pas rapides car coursée par des guêpes !

Courir, voilà un sentiment plein de liberté mais pourchassée par des ennemis, il ne nous donne guère loisir d’en profiter…

J’ai eu peur, bêtement peur !

Samedi comme prévu, une petite visite à la Josseraie…

Toute gentille bien sûr et court vêtue, non ça c’est Perrette avec son lait !

Jean et ballerine rouge, mais surtout un panier rempli de pissenlits car il me semblait bien avoir remarqué à l’entrée du jardin, des clapiers à lapins…

La moto toujours là, je respire et franchi la petite barrière !

Intimidée je le suis par nature !

Mais là, je n’osais même plus lever les yeux…

Devant la porte Il était déjà là car il allait sortir !

Vous aimeriez savoir la suite…

Moi aussi je suis curieuse !

Petite salutation d’usage, la main très grande, très sèche et très franche.
Sourire bienveillant et pas surpris !
Yeux bleus mais virant au gris pâle au soleil…
Teint clair, cheveux poivre et sel et très, très épais !
Voix, comment dire du grave, très grave mais pas à cause de l’alcool ou du tabac…
Un accent anglais, mais qui ne fait pas anglais !
Mark, un prénom qui me plaît, qui va avec le personnage !

Pas timide, mais pas du genre sûre de lui non plus…

D’un geste de la main qu’il pose sur mes épaules, il me demande de bien vouloir rentrer dans sa maison !

Échanges, échanges…

Il est Ecossais, il y a longtemps !

De partout, maintenant…

D’ici pour quelques mois, il a loué l’ancienne ferme pour y écrire et s’y reposer…

Mots qui s’appellent, qui se nouent entre nous comme des écheveaux de laine…

Pensées saines et sereines !

Cet homme est un voyageur d’avenir, un passant sans passé, un pragmatique nonchalant, un aventurier sans prophétie …

Son Lui va m’aider, m’apprendre à avancer vers la lumière, je le sais et je le sens !

Arnaud Desjardins qu’il à souvent rencontré, sera le fil tendu, la passerelle entre nous…

Deux belles heures passées là, dans la compréhension, le respect et l’écoute !

L’inde est sa seconde patrie et son peuple sa famille…

Mon ailleurs est ici…

A très bientôt, nos derniers mots !

Je repars avec mon panier, les clapiers sont vides car chez lui comme chez moi, les animaux n’ont pas de prisons…

Mon dimanche a été des plus beaux malgré l’orage de la nuit….

Apaisée, je n’ai pas eu peur et pourtant sur cette maison mienne, la foudre a frappé par deux fois, je vous raconterai…

Cet homme s’est délesté il y a bien longtemps de tout ce qui pouvait entraver son esprit, son âme et ses envies…

Le poids, le volume ne servent à rien !

La légèreté de la plume doit nous suffire…

Mardi, je sortirai !

Une grande envie de revoir un château, celui du Bosc, pas très loin d’ici…

Celui du Peintre Lautrec…

3 – Auprès de mon arbre

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Vivre signifie croître. en insistant dans un effort constant et en regardant toujours vers l’avant

Yaeko Nogami

Deux journées entières sans sortir de mon cocon, de mon pays à moi, de la maison…

J’aime ce jeudi !

Faire le tour du jardin, s’émerveiller d’un rien, de toutes petites choses surement insignifiantes pour les blasés !

Je ne fait pas partie de cette école là, je l’avais écris il y a un mois…

Tortue, pas le lièvre !

Je serpente, je chemine, je colline aussi parce qu’ici rien n’est plat, tout se mérite…

Le sol est déjà très sec, et la belle terre ocre s’effrite sous mes doigts comme du sable !

J’aime sa couleur, cet orangé qui pourtant va donner de beaux fruits, de belles farines et du bon vin aussi…

Je vous parlerai du petit jardin plus tard mais en ce jeudi matin ce qui m’inspire, me fait tourner la tête dans le mauvais sens, m’attriste,  c’est cet endroit au bout de la maison…

Cet espace vide qui n’a plus aucune sens…

Sans me disperser je m’égrène aux souvenirs…

Mon regard se penche partout, sur tout, mais sans audace, alors qu’avant !

Lui et moi on en avait à revendre et du courage aussi…

Ici, là et là et encore là, il y avait des abeilles en juin, des milliers qui se collaient avec délice sur les fleurs d’un arbre disparu, le tilleul de la maison…

Un peu comme celui là, mais pas tout à fait puisque chacun de nos arbres est unique…

Le cher à mon être, mon indispensable devait être très vieux mais très solide !

Sa plus grosse branche basse supportait une balançoire faite de cordes et de bois, vite montée et vite appréciée par la jeune demoiselle…

Cette place était mienne, cet arbre mon ami et confident !

Je passais du temps à tenir serré dans mes mains le chanvre qui me faisait mal et je fermais les yeux pour monter plus haut, toujours plus haut…

De la force dans les bras, les jambes tendus , je volais et m’envolais et je n’avais pas peur !

J’aimais aussi m’asseoir en tailleur sous cet ombre propice à la méditation…

Je réfléchissais, assagie et songeuse.

J’entends encore ma mère demander à ma grand-mère, mais où est la petite !

- Mais ou veut tu quelle soit, sous le tilleul…

Et c’était toujours vrai !

Voilà une photo trouvée par hasard et qui résume bien les vacances que je passait ici…

Mon arbre, ma bicyclette, la balançoire et les livres…

Le rêve toujours et encore….

C’est par téléphone que j’ai appris qu’un violent orage avait détruit, déraciné mon tilleul !

Les mois d’août ici peuvent être terribles et mes chères pyrènes nous renvoient comme un boomerang la fureur du ciel…

J’ai pleuré, saigné parce que j’ai imaginé sa souffrance…

Auprès de mon arbre, je me sentais rassurée comme si sa force me protégeait quelque part, mais de quoi au fait ?

Son parfum inoubliable envahissait le grenier lorsque la cueillette des fleurs était terminée !

Le parfum de l’enfance, celui de la vanille aussi mais plus tard…

Savonnette au tilleul et eau de Cologne ambrée furent avec celui de la Lavande de maman les odeurs de ma toute jeune existence…

La fleur d’oranger des oreillettes aussi…

Je suis là, plantée sur cette terre sans ombre et je m’enfuis loin, loin derrière moi !

Le vent d’Autan se lève et il fait déjà chaud et il n’est pourtant que 10 heures…

Replanter, pourquoi pas ?

Utile oui, mais cela voudrait-il dire que je l’ai déjà oublié…

Je vais y réfléchir.

Il y a environ une heure, la moto mystérieuse est venue faire demi tour ici !

Sûrement un homme, la silhouette était très grande….

Samedi, je fais ma courageuse et je passe à la Josseraie !

Je vais faire ma gentille fille polie qui va se présenter à ses nouveaux voisins ou son nouveau voisin….

Ce soir, je ne fermerai pas les volets de la chambre !

Aussi pratique qu’un réveil, l’aube me surprendra et sans faire de bruit…

J’aimerai me lever vers six heures pour profiter de la fraîcheur et je voudrais marcher, courir, voler, m’évader, respirer, vivre libre !

2 – Ma pluvieuse

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Rien qui m’appartienne, sinon la paix du coeur et la fraîcheur du ciel

Kobayashi Issa

 

Presque trois jours que je suis ici et le temps ne m’a pas vu passer !

J’essaie de le contourner, et je crois savoir comment l’apprivoiser…

Mais chutt…

Les amis retrouvés, la maison rangée et le jardin arrosé par une douce pluie, toute tendre…

Celle qui ne fait pas de bruit, qui se fait discrète de peur qu’on la surprenne…

Parce qu’elle est peureuse cette eau venue du ciel !

Elle tremble à la moindre apparition d’un ciré et d’une paire de bottes…

J’arrive à  me faire légère pour passer au travers de ses larmes et elle le sait, alors elle me laisse faire et je ne suis jamais bien mouillée !

Si les carreaux de la chambre n’avaient pas été brouillés je ne me serais aperçue de rien…

Mais au travers des jolies traces, j’ai vu !

Vu une moto, presque une silhouette, qui s’éloignait de la Josseraie…

Un homme ? une femme ? Chabada bada !

Mais comme je suis une battante, pas comme cette insignifiante pluie, j’ai pris mon courage à une main !

L’autre tenant le parapluie, je suis entrée dans le jardin…

Surprise, un jardinier avait du s’arrêter en chemin, tout semblait plus aéré !

La grille noire avait été repeinte, et la petite allée désherbée…

Le banc en pierre du Sidobre taillée par mon grand oncle semblait se faire tout petit au milieu d’une végétation bien plus luxuriante que celle laissée par mes souvenirs…

Toute première fois que je pénétrais chez les ennemis !

Je ne sais toujours pas pourquoi cette famille et la mienne s’était fâchée mais ce dont je me souviens exactement ce sont des détours que je faisais pour monter au village…

Mon coeur chamadait à chaque passage, même de très loin !

On m’expliquait gentiment que la mémé qui habitait là avec ses deux fils et une de ses belles filles avait une sorte de don de mauvais augure !

Elle jetait des sorts aux hommes et aux animaux…

Dans cette région proche du Gévaudan, il y a encore des croyances de ce genre, des guérisseurs !

Je n’en menait pas large et ce matin je me suis enhardie même si je n’ai pas encore passé l’âge de croire aux contes de fées et aux maléfices…

La petite bergerie et le poulailler ont  disparu, et je suis au moins sûr que la grand-mère ne me fera pas pourchasser par son bouc et ses coqs !

Plus d’engin motorisé, plus personne pour l’instant…

Je tends  le cou vers la fenêtre ouverte sur la pièce principale qui ne comporte aucun meuble, juste un lit défait dans une alcôve.

Une vieille cuisinière en fonte mais rutilante, garnie de cuivre nargue les murs qui avaient jadis dû être blanc…

Le vent dans les branches du cerisier, la pluie un peu plus dense et des frissons le long de mes bras nus, je me sauve !

Je reviendrais, je le sais…

J’ai fais le premier pas et il me tarde de connaître les nouveaux occupants !

Les petits enfants, des étrangers ?

Dans une heure le boulanger, et je ne veux pas le manquer !

Je pourrais d’un coup de voiture prendre la route pour sa boutique mais s’il n’a plus assez de clients comment vont faire tous ces retraités, tous ces gens qui approchent les 90 ans…

Leur chance, pouvoir se tenir debout, être indépendant…

Le facteur et le boulanger, bien plus que des commerçants !

Des amis de longues dates pour certains, leur petite fenêtre ouverte, quelques mots, les nouvelles de là-haut…

Indispensable à la vie d’ici et à leur vie…

Cet après-midi, j’ai retrouvé ma pluvieuse !

Cachée à côté du puits, connaissant bien la fente dans les pierres pour rejoindre l’antre de sa maison humide et sombre…

Elle fait peur à certain, moi elle me rassure !

Toujours seule ?

Je vous la présenterai bientôt…

Il se fait tard, je vais sans doute faire semblant de lire, ouvrir la porte pour écouter le dehors et peut-être comme hier soir apercevoir quelques lucioles…

Respirer l’air que l’on m’offre, et prendre le temps d’arrêter la pendule du salon…

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