6 – Découverte

CONTE MORAL ET INITIATIQUE 11 Comments »

Aimer quelque chose est peut-être l’unique point de départ pour vous approprier votre vie.

Alice Koller

Une belle éclaircie et pas seulement dans le ciel !

Hier matin, je m’apprêtais à prendre mon petit déjeuner lorsque j’entendis deux coups frappés sur la porte…

Surprise, peut-être le facteur où…

Et oui, Mark mon voisin tout sourire et petit panier à la main venait me rendre visite !

Pas de pissenlits mais quelques cerises…

Mon arbre m’ offre chaque années des Napoléons, plus tardives, à la fin du mois…

Nous éclatons de rire à cause de notre tenue à tous les deux !

Jeans, pull en coton bleu marine avec col en V et chaussures bateaux…

Il n’avait pas encore déjeuné, et c’est avec un plaisir pas du tout dissimulé que je lui fis partager un thé aux fruits rouges et des croquants de Cordes livrés par mon boulanger ambulant !

Ce matin, il n’a pas trop de temps mais il me fait la promesse de m’en offrir quelques miettes en milieu de semaine prochaine pour me parler de Dharamsala où il a séjourné deux fois.

Après les pâtisseries de la région, j’ai eu le temps de faire découvrir à mon invité ma Pluvieuse !

Il y a quatre années, à la même saison je débroussaillais le tour du puits, car je voulais comme je l’avais vu faire par mes oncles lorsque j’étais encore une enfant, pouvoir accrocher des bouteilles de vin le long du conduit pour les rafraîchir !

J’avais des gants de jardinier en cuir assez épais et en arrachant une énorme touffe d’ortie je sentis quelque chose de gros dans une main et je lâchais prise !

Qu’elle ne fut ma surprise en voyant glisser une salamandre, toute belle et brillante, je n’en n’avais jamais vu d’aussi près…

Même pas peur, et c’est vrai !

Je me mis à l’observer et elle, pareillement…

Pas peur non plus !

Chaque soir, après 18 heures nous faisions la conversation, enfin moi un peu plus qu’elle…

Je me demande toujours qu’elle âge elle peut avoir, car la durée de vie de ce petit amphibien se trouve être de dix années seulement…

Nous nous sommes habituées l’une avec l’autre et il me semble même que nous nous sommes apprivoisées !

Lorsque elle entend les vibrations de mes pas, elle sort de sa cachette, et me regarde sans bouger et depuis que je suis arrivée j’ai même réussie et sans gants, à la caresser sans qu’elle ne se sauve…

J’ai peur des papillons, des guêpes parce que je suis allergique à leurs piqûres, des scorpions rencontrés dans le Var et le Vaucluse, des Tiques parce qu’ils ont fichu ma vie par terre, mais je n’ai pas peur des  salamandres.

 

Les larmes de pluie se faisant moins denses, je suis enfin sortie de ma tanière.

Direction le château…

Deuxième visite seulement, la première dans les années 70 avec la famille !

Curieusement, j’ai tout reconnu comme si je franchissais un tableau qui n’aurait pas eu la malchance de perdre sa matière et ses couleurs avec les ans…

Juste un changement, regardez bien !

La vigne vierge a été retiré des murs….

Comme une impression que le temps s’était arrêté avec moi !

Pareil pour la chapelle…

Ce grand parc, ces murs de pierres et même ces arbres ont vu un petit garçon courir, jouer, crier avec ses cousins, et moi je l’imagine là, près, tout près…

Je le rêve, l’aidant à grimper sur son petit cheval, son père nous faisant de grands signes de la main pour nous montrer un faucon perché sur son épaule !

Le comte Alphonse, voilà une belle figure !

D’Albi au château du Bosc, arborant d’étranges tenues excentriques, ce père extravagant ne laissait guère indifférent… Le cirque le passionnait et il pouvait passer des heures à discuter avec des forains, c’était un artiste à sa façon, jouissant de la vie…

Une grande famille puisque la généalogie de cet homme hors du commun fait partie des fameux Comtes de Toulouse, héréditaires depuis Charlemagne du vaste conté couvrant tout l’Albigeois !

Du côté de la maman, les Tapiés sont connus depuis le XIIIe siècle pour avoir servi le Roi  comme Magistrats, Chanoines, Trésoriers et ensuite Grands Propriétaires Terriens…

La maison est très belle avec ses salons, salle à manger, bibliothèques…

Dans la chambre du petit garçon, des jouets et un théâtre de Guignol et encore posé sur le lit un châle de sa maman…

La maison est belle bien sur et la famille très unis…

Le petit Henri est un garçon aimé et choyé et le soir de sa naissance, le 24 novembre 1864 un violent orage grondait…

La maman avait préféré s’installer dans la maison de ses Tantes, les Demoiselles Imbert du Bosc à Albi pour attendre en toute sérénité son premier enfant.

La maison ne se visite plus…

 

L’histoire du petit Henri a été souvent déformé !

Une mère exemplaire, un père aimant avec un tempérament de feu, une enfance très heureuse parmi les siens…

Toute le long de sa vie, Henri fut aimé…

Jamais renié, bien au contraire !

Deux chutes accidentelles et aucune à cheval, l’une d’elle à la maison ou Henri dira ” Je suis tombé de sur une chaise basse par terre, et je me suis cassée la cuisse gauche” !

Une autre fois, il glissera dans le lit d’une ravine sèche lors d’une cure dans les pyrénnées avec sa mère..

Consanguinité, mais plus surement maladie génétique, stature et os fragiles…

En fin de semaine, je retourne au Musée et je vous parlerai encore de lui…

Lorsque l’on à ses racines dans une région, la famille vous berce pendant l’enfance de toutes ses traditions et moi ce fut lui, le Peintre que je chéri par dessus tout !

J’ai appris à le connaître et à l’aimer…

A ses 15 ans, déjà doué , des chevaux !

L’année dernière lors d’une vente aux enchères à Rouen – 76 – un chanceux à surement fait l’acquisition d’un petit tableau, plus exactement d’une huile sur carton vendu par un petit cousin de l’artiste…

Je suis tombée amoureuse de cette oeuvre et j’envie l’heureux propriétaire…

Je vous raconterai quelques tableaux et aussi je mettrais ici quelques photos très rares de cet artiste doué pour tant de choses…

J’ai passé une belle journée comme j’aime !

Des découvertes toutes simples, toutes proches, j’ouvre les yeux…

La lumière est toujours belle lorsque l’on sait la regarder aussi avec son coeur !

Ne jamais juger trop vite, je l’apprends chaque jour, essayé de comprendre, de se mettre à la place de…

C’est dimanche aujourd’hui et je vais faire un bon clafoutis avec les cerises de Mark !

A jeudi !

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