12 – Chasseur de rêves

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Les forêts ont été crées pour le chasseur de Rêves, les ruisseaux pour le pêcheur de chants…

Au chasseur qui chasse sans fusil appartiennent les ruisseaux et les bois.

Sam Walter Foss


Je me pose parfois cette question !

Mais qui suis je vraiment ?

*

Femelle, passante d’un territoire que l’on me prête, Elfe d’une forêt qui n’existe peut-être pas, Fée d’un soir, d’un jour…

Electron libre, voyeuse du souvenir qui passe, survivante d’un rêve inachevé, souris sans défense ni méfiance !

Je m’imagine comme un souffle, une respiration, un air du temps…

Impalpable, mais douce…

*

Je suis la lumière de la lune ce soir, celle qui joue à cache cache avec les nuages, le vent d’Autan les poussant comme des ballons !

Je suis le feu follet, celui qui court si vite qu’il ne se fait jamais attraper, jamais happer par les curieux qui aimerait le toucher pour voir s’il est vrai !

Je suis la luciole, que l’on peut apercevoir sur le bord des sentiers, la petite lumière magique qui voudrait vous guider, vous qui avez peur de la nuit !

Je suis l’ombre qui vous suit, la bienveillante, votre assurance sur la vie !

Je suis parfois votre trouble, votre timidité, votre défiance aussi…

Je suis sans artifice, mais je possède sa chaleur, son éclat et ses couleurs !

Je suis le crépitement de la flamme du petit feu qui danse et qui se tort pour faire peur à la meute de loup qui vous poursuit dans vos chimères…

Je suis une chasseuse d’Esprits et je sais reconnaître ceux qui vous veulent du bien, je sais faire le  choix entre les bons et les mauvais !

Je ne suis pas à vendre, je m’offre pour quelques sourires et scintillements d’étoiles lus dans votre regard…

Je suis le petit cailloux porte bonheur que l’on glisse au fond de sa poche, alors n’ayez plus peur, emmenez moi partout avec vous !

Gri-gri coloré en plumes d’oiseux rares, je sais me faire légère pour ne pas vous encombrer, et je ne veux alourdir votre pensée que par des ondes positives !

Le vent et la nuit sont mes amis, les hiboux et les grillons aussi…

Merlin, mon cousin et Fée Morgane, ma cousine !

Mark à fait de moi une attrape-rêves sans filet et sans bois autour…

Je ne suis pas une illusion, j’existe !

*

Il vient de partir l’Homme Mystère, celui qui éduque ma raison, qui affute mes passions.

Une journée sans fin, remplie déjà de souvenirs chers…

Un sac à dos, de l’eau rosée, des gâteries sucrées et salées et de l’envie, de l’enthousiasme !

Un chemin en pente douce, des pierres grisées par le temps qui roulent sous nos espadrilles, des genêts en fleurs soleil, les effluves du thym et de la menthe sauvage, un parcours de combattants désarmés…

Une guerre douce contre les volants, mais juste des mains, qui les font se mouvoir plus loin !

Des pas qui glissent, qui s’efforcent d’être tendres, qui se veulent rassurants pour nos amis les vipères qui cherche le réconfort dans l’ombres des fougères…

Chassez avec son coeur, c’est voir de près le plus loin, le plus caché, le plus intime !

Être vu seulement pas ceux qui le méritent, qui demandent des sentiers escarpés…

*

Mon coeur bat en métronome convaincu, faisant le choix du vert, du jaune, du rude, laissant aux soumis le gris de l’asphalte !

C’est pieds nus que nous nous poserons quelques instants sur la mousse de ce lieu magnifié pendant l’enfance, la maison abandonnée…

Il y a longtemps, très,  dans une presque autre vie, celle où nos yeux savent regarder sans compter, je venais m’asseoir là, exactement là, comme sous mon tilleul…

*

Aujourd’hui je raconte à Mark et à Joddy, une légende enfouie dans le profond de mon âme, celle de la maison aux pierres qui respirent…

Et je parle, je parle…

Et je raconte, je raconte…

Et je partage, je partage…

*

Je n’ai plus peur de m’exposer, de donner, de dire…

Les yeux me piquent un peu !

Ils ont vu, tellement vu aujourd’hui…

Vite au lit, vite à mes songes, jolis je l’espère !

Demain, le marché avec Mark, en moto, très tôt…

Et si vous êtes sages, je vous confierai l’histoire de la maison à vous aussi, mais chut, pas de bruit, les murs pourraient m’entendre…

Je vous offre mes étoiles, les plus belles, les plus fragiles aussi pour qu’à votre tour vous puissiez faire les plus  jolis rêves !

11 – Vivante

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J’aimerais apprendre, ou me rappeler, comment vivre.

Annie Dillard

Le luxe, le vrai n’est pas toujours celui auquel on pense…

Le seul qui devrait mériter notre attention est le temps !

Tellement précieux, on le laisse filer, se perdre…

Il à pourtant une valeur inestimable, irremplaçable mais on le laisse couler trop vite, on le gaspille, on n’y prête pas toute l’attention qu’il mérite.

*

Certain s’attarde à se poser cette question en prenant de l’âge, regrettant parfois que leur vie ne fut pas à leur image, celle dont ils rêvaient en secret…

Il en faut du temps pour apprendre !

*

Le temps me fait penser à cette rivière dont nous avons Mark et moi hier après-midi arpenté les bords…

Elle est nait dans la souffrance parmi le délire des pierres qui ne souhaitaient pas la voir s’épanouir en pleine lumière !

D’une faille étroite que le temps, encore lui à su ouvrir…

Le vent et la pluie l’entraîne parfois un peu trop prés des berges, mais elle sait rester sage !

*

Elle ne cherche pas à plaire,  elle veut simplement se balader, se mouvoir sans craintes et ses humeurs violentes et coureuses doivent nous faire comprendre qu’elle à envie de rester indomptable…

Sinueuse parfois, mais aussi fière et droite dans son courant, elle aimerai être éternelle !

Le temps fait des vagues, il fait du sien aussi, difficile de l’apprivoiser et plus doux de le laisser passer, s’enrouler, nous saborder !

Comme la vouivre des étangs, il ne se laisse pas attraper et docile jamais ne sera…

Le travail peut-être long, fatiguant mais pourquoi notre amont et notre aval ne s’épouserait il pas ?

*

Mark ne fuit plus le temps, et depuis longtemps…

Il a oublié ses bagages, allégé ses sentiments, domicilié son âme là ou le vent le porte !

Moins d’hier, pas encore de demain, juste le jour, l’instant qui se présente…

Vivre avec son temps, quelle belle expression et si vraie !

*

Il est comme ces danseurs qui nous offrent leur meilleur pour que leur souffrance devienne invisible…

L’écouter parler, c’est arrêter le temps, le laisser couler, se laisser faire à ses caresses…

Prendre le temps, c’est  ne plus jamais oublier de vivre !


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