Charles et moi…

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La légende de la photo, à Monaco la Famille Princière avec les De Gaulle, 1959.


C’était chez la coiffeuse de ma maman que je parcourais Jour de France et Paris Match, la vie rêvée des Familles de Monaco et Kennedy, les amours d’Alain et Romy, Sofia Loren et les potins de Jacques Chazot !

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Et puis il y a eu la rencontre…

L’année de mes sept où huit ans, un jeudi après-midi une promenade avec mes parents dans ce Bois de Boulogne berceau de mon enfance !

L’avenue de la Reine Marguerite, un jolie nom et juste à côté de chez nous…

D’abord une moto de la police, puis une automobile noire, une DS Citröen et mon père qui crie à ma mère, regarde c’est de Gaulle !

La voiture ralentie, une vitre s’ouvre et un signe de la main,  mon père qui lâche la mienne pour répondre à ce salut dont il a  si souvent rêvé…

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Nous sommes là tous les trois heureux et fiers, surpris, tellement, que toutes ces années plus tard je me souviens encore et de tous les détails et de cette image furtive…

Mon père avait 16 ans à la libération et il fut un Gaulliste de la première heure.

En août 44,  il se trouvait avec d’autres gamins sur les Champs Elysées pour venir accueillir le Général !

Mon enfance fut bercée par les évocations et  l’enthousiasme de ce jeune homme et je respectais ce Président arrivé au pouvoir l’année de ma naissance…

Toujours à Monaco, le Général salue une petite fille qui devait avoir mon âge !

9 novembre 1970, je suis à la cantine et nous sommes huit à chaque table, des élèves et une institutrice où professeur avec nous.

Nous sommes en train de manger et la directrice s’approche de chaque table, De Gaulle est mort…

C’est curieux,  je me souviens aussi de ce silence, de notre tristesse à toutes et des larmes d’un des mes professeurs.

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Pendant plusieurs jours la radio ne diffusait que de la musique classique, la France était en deuil…

Et notre famille aussi.

Souvenirs d’une toute petite fille qui ignorait tout de la censure , de la guerre d’Algérie,  mais qui veux garder ancrée en elle  les valeurs de respect que cet homme avait  forgé pour son peuple…

Je dédie ce petit billet à mon père et à mon grand-père Charles R. qui est parti lui aussi il y a quarante ans…

Et pour Charles-Henri aussi le grand-père d’Ysa…

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