Comme le comparse des Robinsons chez Defoé et Tournier, je voudrais être la complice d’une journée dans le jardin, celle qui vous suit dans les allées et qui porte le panier.
Tracer mes pas sur les vôtres, toucher le sol sans qu’il ne se sente prisonnier…
Me pencher sur les dahlias déjà fleuris et penser que dans quelques semaines Claudine retournera à l’Ecole.
Pour entendre votre voix se faire vive, je ferais semblant de confondre les fleurs.
- Du Rouge, ceRtes mon amie, mais ce sont des pavots !
Les R qui roulent comme les pierres des torrents, le sourire qui sait que je sais, mais qui saura se taire.
Vos yeux perceront les miens, et je n’aurais pas mal…
*
Tendres moments qui vont durer des lurettes de temps,
avec des Si et sans Bémol, je remonte le courant.
Ode à Colette 1
Je me célèbre et me chante,
je fainéante et invite mon âme…
Walt Whitman
Comme si le corps devenait trop lourd, je me penche pour rattraper le temps qui court…
Moins de force, pas assez de courage, je laisse couler mon âme.
La mienne se fait sirène à l’écoute d’un Ulysse dans le ciel !
Mon regard se lève, la plume au loin là-bas se fait avion, hirondelle…
Sans bouger, voyager un peu et s’imaginer plus léger que l’air, plus vif que l’éclair, plus fort que la mer !
Rendre transparentes ses idées, édulcorer un peu sa vie, se faire bulle, se faire du bien…
Quelques gouttes de rêves emprisonnées dans la cage doivent trouver la clé, s’offrir un Lupin, faire fit au chagrin !
Fainéanter est aussi un verbe, et c’est tant mieux…
Par ce que j’ai envie de le conjuguer sans me culpabiliser.
*
Ses jumeaux ont plus de tenue, plus de circonstances très atténuantes !
Flâner, musarder, muser où traîner et me voilà devenue esthète, presque courageuse…
Le pouvoir des mots n’a de force que s’il est sincère, franc !
Je prêche la non précipitation, je ne serais jamais cyclone, jamais guépard.
Les chemins de traverses, je connais bien !
Mais il faut les chercher, les sentir et les amadouer, s’en faire des amis et ne rien précipiter…
Savoir s’arrêter est du grand art !
*
Mieux voir c’est apprendre, comprendre mais faut il le vouloir…
Il m’aura fallu du temps, mais je sais enfin ce que je veux et ce que je ne veux pas !
Vivre à son propre rythme est une expérience des temps modernes, première phrase écrite sur mon carnet de non-résolutions et je vais m’y tenir…
Et vous, et toi, vous n’avez pas, tu n’as pas envie pour une fois de le prendre par la main ce temps si précieux ?
Allez hop, entrons dans le cercle des poètes de la jouissance contemplative…
Petit coucou du jour !
Je pars quelques millisecondes pour m’occuper un peu de moi, de mon chez moi et aussi d’un de mes petits ailleurs que j’affectionne beaucoup
Je continuerai mon butinage de ci et de là !
Je vous donne rendez-vous le vendredi 15, je vous embrasse et n’oubliez pas, rien sans amour…
Si tu ne sais pas quoi faire des tes mains, transforme les en caresses.
Jacques Salomé
Du bout du coeur, j’ai accepté !
Cadeau qui se prend, ne se rend pas…
Lourd de sens, et lourd tout court !
Merveille noire et or, parfum d’une mécanique vieillissante mais bien huilée.
*
Mes doigts glissent pour se faire anguilles, et ils dansent, ils dansent sur la piste !
Touches rondes sur des talons hauts, à peine usées par des millions de mains sur des mots.
*
Ruban noire et rouge sur la tête, tout est d’origine !
Avec les doigts, je l’ai aussi décrassé, lustré, pomponné…
Encre de marin pour écrire loin.
Encre de chine pour partir loin.
Encre de seiche pour garder longtemps la lettre…
*
Au même instant peut-être, à la même époque surement, une autre main et d’autres doigts.
L’assurance des pleins et des déliés sous la surveillance du chat !
Des Claudine, des jardins qui défilent…
Paris qui se promène, qui se penche et toujours le doigt et l’encre, pas de ruban mais une plume d’or et de sang !
*
De l’acier où de la chair, écrire du bouts des doigts pour ne jamais se taire, pour le plaisir, juste comme ça…
La machine Underwood est le cadeau d’une amie, elle appartenait à son arrière-grand mère.
La main est celle de Colette, ma divine…
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