Nos pas crissaient sur le sable sec, mes mains tenaient leurs mains, je n’avais plus peur.
J’avais failli tomber plusieurs fois, surtout en escaladant la Roche du Gresay, et ma mère m’avait saisie par la taille pour me poser sur les épaules de mon père.
Nos yeux aussi étaient secs, la chaleur et ce sable que le vent d’Autan éparpillait jusqu’à sous nos vêtements.
Des tuiles canal, un tilleul et deux figuiers, nous étions arrivés.
Halmsyne nous observait, bouche-porte fermée et yeux-volets entrebâillés.
Silencieuse et fière, elle nous impressionnait un peu, sans doute l’habitude du bleu ardoise brillant de pluie.
Ici, la terre était orange, comme les toits, comme l’écorce des arbres, comme la peau de ceux qui nous avaient guidés, des paysans mains rêches et sèches.
Et ce vent, presque un sirocco disait mon père.
Sa chemise était trempée de sueur, les joues de ma mère cramoisies et la petite fille fixait ce paysage comme le chat sa proie.
Je savais déjà qu’ici je n’aurais plus mal, plus froid et je m’appropriai Halmsyne.
Nos pas crissaient sur le sable sec, je pouvais lâcher leurs mains, je n’avais plus peur…
Nous étions chez nous.
Virginie Rossetti, décembre 2011
Parce qu’il suffit de presque rien, du parfum de la joue qui s’approche du cou, de la lumière entrecroisée dans la forêt, du chant d’un premier coucou voleur mais annonciateur du printemps…
D’un mot parfois accompagné d’une voix, d’un soupir.
Et puis des lettres, noires et épaisses sur un fond blanc, un alphabet pas comme les autres.
Des signes qui se chevauchent, s’arcboutent en une sorte d’hiéroglyphe malin et je ne suis pas Champollion !
Pour chasser les intrus et les vilains robots, certains hébergeurs de blogs inventent des jeux, comme d’autres des souvenirs…
Il y a quelques semaines, pour valider un commentaire, un mot à recopier
HALMSYNE
Coup de foudre, et je savais déjà qu’il n’existait pas, pas encore…
Vite dans ma mémoire, vite une recherche.
Même pas caché, pas encore né !
Je ne l’ai pas volé, il est venu vers moi, il devait avoir confiance et savoir ce que j’en ferais…
C’est le destin qui à fait que nous nous rencontrions, mon imagination à fait le reste.
Il est beau n’est ce pas ce HALMSYNE
Tout de suite j’ai su.
J’ai vu qu’il serait un lieu, une enclave, j’ai senti son souffle et j’ai vu son sourire.
HALMSYNE, mon havre de paix…
Illustration, Keira Knightley dans Orgueil et préjugés, de Joe Wrigth ( 2006)
D’après le livre de Jane Austen
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