Vivre signifie croître. en insistant dans un effort constant et en regardant toujours vers l’avant
Yaeko Nogami
Deux journées entières sans sortir de mon cocon, de mon pays à moi, de la maison…
J’aime ce jeudi !
Faire le tour du jardin, s’émerveiller d’un rien, de toutes petites choses surement insignifiantes pour les blasés !
Je ne fait pas partie de cette école là, je l’avais écris il y a un mois…
Je serpente, je chemine, je colline aussi parce qu’ici rien n’est plat, tout se mérite…
Le sol est déjà très sec, et la belle terre ocre s’effrite sous mes doigts comme du sable !
J’aime sa couleur, cet orangé qui pourtant va donner de beaux fruits, de belles farines et du bon vin aussi…
Je vous parlerai du petit jardin plus tard mais en ce jeudi matin ce qui m’inspire, me fait tourner la tête dans le mauvais sens, m’attriste, c’est cet endroit au bout de la maison…
Cet espace vide qui n’a plus aucune sens…
Sans me disperser je m’égrène aux souvenirs…
Mon regard se penche partout, sur tout, mais sans audace, alors qu’avant !
Lui et moi on en avait à revendre et du courage aussi…
Ici, là et là et encore là, il y avait des abeilles en juin, des milliers qui se collaient avec délice sur les fleurs d’un arbre disparu, le tilleul de la maison…
Un peu comme celui là, mais pas tout à fait puisque chacun de nos arbres est unique…
Le cher à mon être, mon indispensable devait être très vieux mais très solide !
Sa plus grosse branche basse supportait une balançoire faite de cordes et de bois, vite montée et vite appréciée par la jeune demoiselle…
Cette place était mienne, cet arbre mon ami et confident !
Je passais du temps à tenir serré dans mes mains le chanvre qui me faisait mal et je fermais les yeux pour monter plus haut, toujours plus haut…
De la force dans les bras, les jambes tendus , je volais et m’envolais et je n’avais pas peur !
J’aimais aussi m’asseoir en tailleur sous cet ombre propice à la méditation…
Je réfléchissais, assagie et songeuse.
J’entends encore ma mère demander à ma grand-mère, mais où est la petite !
- Mais ou veut tu quelle soit, sous le tilleul…
Et c’était toujours vrai !
Voilà une photo trouvée par hasard et qui résume bien les vacances que je passait ici…
Mon arbre, ma bicyclette, la balançoire et les livres…
Le rêve toujours et encore….
C’est par téléphone que j’ai appris qu’un violent orage avait détruit, déraciné mon tilleul !
Les mois d’août ici peuvent être terribles et mes chères pyrènes nous renvoient comme un boomerang la fureur du ciel…
J’ai pleuré, saigné parce que j’ai imaginé sa souffrance…
Auprès de mon arbre, je me sentais rassurée comme si sa force me protégeait quelque part, mais de quoi au fait ?
Son parfum inoubliable envahissait le grenier lorsque la cueillette des fleurs était terminée !
Le parfum de l’enfance, celui de la vanille aussi mais plus tard…
Savonnette au tilleul et eau de Cologne ambrée furent avec celui de la Lavande de maman les odeurs de ma toute jeune existence…
La fleur d’oranger des oreillettes aussi…
Je suis là, plantée sur cette terre sans ombre et je m’enfuis loin, loin derrière moi !
Le vent d’Autan se lève et il fait déjà chaud et il n’est pourtant que 10 heures…
Replanter, pourquoi pas ?
Utile oui, mais cela voudrait-il dire que je l’ai déjà oublié…
Je vais y réfléchir.
Il y a environ une heure, la moto mystérieuse est venue faire demi tour ici !
Sûrement un homme, la silhouette était très grande….
Samedi, je fais ma courageuse et je passe à la Josseraie !
Je vais faire ma gentille fille polie qui va se présenter à ses nouveaux voisins ou son nouveau voisin….
Ce soir, je ne fermerai pas les volets de la chambre !
Aussi pratique qu’un réveil, l’aube me surprendra et sans faire de bruit…
J’aimerai me lever vers six heures pour profiter de la fraîcheur et je voudrais marcher, courir, voler, m’évader, respirer, vivre libre !
juin 4th, 2010 at 23 h 38 min
Dans la dernière maison où nous sommes passés, il n’y avait aucun arbre à notre arrivée. Quatre ans plus tard, nous y avons laissé un jeune tilleul qui sera majestueux…dans ma prochaine vie! Mais je me suis néanmoins promis de retourner lui dire bonjour dans quelques années dans son sud-ouest, lui souhaiter une belle adolescence, puisque les hommes passent et qu’eux restent.
juin 5th, 2010 at 0 h 24 min
@FLAVIEN Recoucou ! Tu es revenu, chouette…
Je crois que je vais moi aussi en replanter un,
pas trop petit, deux mètres je pense…
Tu connais le sud-ouest aussi ?
Il y a des tilleuls centenaires comme les hommes
et des chênes encore plus vieux…
Lorsque les parents ont des jardins beaucoup
plantent un arbre à la naissance de leurs enfants… Je trouve ce symbole très beau !
Je te souhaite une bonne nuit, là je crois que je vais y aller !!! Bisous et bon week-end !
juin 5th, 2010 at 0 h 38 min
nous avons planté un chataignier…je vais le voir souvent , regarde chacun de ces progrès. il vient d’avoir ces premières feuilles…
en lisant ton billet, je ne pouvais m’empêcher de fredonner la chanson de brassens ” auprès de mon arbre, je vivais heureux…”
bonne nuit douce virginie et bonne promenade matinale
juin 5th, 2010 at 0 h 45 min
@EMMA Moi aussi je pense à cette chanson, le titre… Un chataignier qu’elle bonne idée ! Dans mon sud-ouest il y en à beaucoup et souvent en dessous tu auras des champignons, des cèpes !
Je t’embrasse très fort et je vois que toi aussi tu n’es pas encore couchée
Bonne nuit alors !
juin 6th, 2010 at 17 h 33 min
jolie balade en douceur..un peu nostaligique…
bisous Virginie
Pascal
juin 6th, 2010 at 18 h 43 min
Chaque fois que j’ai quitté une maison, j’ai regretté de ne pas avoir planté un arbre. Je suis à ma quatrième ici sur mon île. Là où je suis, Bill n’a jamais habité et sans lui, planter un arbre n’a plus de sens.
J’adore la photo de la balançoire. Pour moi la balançoire c’est vraiment l’enfance, un symbole fort !
Bisous ma belle
Chriss
juin 7th, 2010 at 16 h 24 min
Quand les arbres se déracinent , ceux que l’on a effleurés , ceux qui nous ont bercés ,nos coeurs chavirent
Chaque enfant a son arbre ici
mon fils , c’est un cerisier
l’an dernier , je le voyais presque mort , j’ai même pensé qu’il fallait l’abattre
et d’un seul élan , le voilà tout feuillu et les cerises brillent dans ses branches , délicieuses , toutes juteuses
Gardons nos arbres en VIE
Joli souvenir plein de mélancolie
je te souhaite une belle journée Virginie
je t’embrasse
juin 7th, 2010 at 19 h 00 min
J’aime bien ton feuilleton
Dans le village corse de ma gd mère il y avait un tilleul immense.
La maison a été cédée à une partie de la famille….Qui a ..coupé l’arbre
Ma mère en a été dévastée et les a boudé un temps….c’était trop dur.
Je suis arbre, je suis champ, je suis épi qui respire.
juin 7th, 2010 at 23 h 23 min
Quand un vieil arbre qui a été refuge, et ami pendant de longues années, disparaît, c’est tout un pan de notre histoire qui s’effondre. je te comprends, Virginie, surtout un tilleul! C’est le moement de l’année où ils sont plein d’abeilles et odorants…
Merci de me dédier (une bonne part de) cet été. C’est un cadeau dont je vais faire bon usage!
Mille bisous
juin 7th, 2010 at 23 h 25 min
@PASCAL Ballade nostalgique, un peu mais pas triste, je ne veux plus l’être, fini et surtout pas ici… Bisous et bonne soirée !!
@CHRISS Tu pourrais planter un arbre pour le retour de ta fille par exemple ! Une petite trace…
La balançoire, tu vas sourire mais à chaque fois que j’en trouve une, hop je grimpe, c’est plus fort que moi !
Bisous et bonne nuit !
@JEANNE Jeanne cela ne m’étonne pas de toi…
Un arbre pour chaque enfant… C’est ce que je disais à Flavien, quel beau symbole…
Tu as eu raison pour ton cerisier, à part si ils sont très, très vieux les arbres ne meurent pas si facilement ! En normandie, avec la tempête de 99 notre grand saule – plus haut que la maison à deux étages ! – s’est soulevé, déraciné et tombé… Nous avons pleuré et cette odeur, celle de la sève…. Jamais je n’avais sentie ça auparavant…
Merci et belle soirée à toi, je t’embrasse…
@LÔLA Les tilleul se plaise même en Corse alors ! C’est terrible d’abattre un arbre, je ne comprends pas… Ou j’habitais avant en Normandie, des voisins n’aimaient pas les arbres et lorsque le saule est tombé ils se sont réjouit…
Nos arbres sont la respiration de la terre et de la notre aussi…
Merci, je t’embrasse !
juin 7th, 2010 at 23 h 29 min
@CHARLOTTE Comme je suis heureuse de te revoir si tu savais !!!!! Mais oui je te dédie mon été, souviens toi il y a une année, dans ton premier commentaire je crois, ici tu m’avais écris que mon blog ressemblait à une grande maison de campagne…. Et voilà, il le devient encore plus et j’y suis dans cette maison à la campagne !!!
Je te souhaite une belle soirée et je t’embrasse très, très fort et à bientôt !!!!