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juin 14
Au port, les mâts de sabliers soulèvent des oiseaux géomètres et les viaducs de rêve que tissent le brouillard.
Madeleine Mouget
Le vent ferait il vraiment tourner les têtes !
Je connais une girouette qui a mauvaise réputation, on la voit courir près de la rivière à condition d’être gaillard dès potron-minet…
Pas comme un furet, mais comme une anguille parce qu’elle sait se faire roseaux et fil de soie pour que l’on ne l’attrape pas !
Maligne et pas docile, la fille sauvage n’a que faire des garçons moqueurs et un peu niais qui peuplent son village.
Les blés et les maïs, les murs de bambous qui bordent les cours d’eau sont des territoires adorés par la belle aux pieds d’argile !
Elle s’en va sur les sentiers pour glaner des parfums, se remplir les yeux des couleurs de l’été et surtout elle sait…
Parler au vent, lire dans les yeux des chats sauvages, caresser les abeilles et d’une main tendue apprivoiser les étoiles et ce n’est pas tout !
Elle sait guérir les visages ravagés par les chagrins, elle assèche les canaux de larmes qui déversent leur sel sur les mains et elle sait aussi rendre à l’amour ses plus belles couleurs…
Pas une fée, mais une fille, une qui rêve et qui attends assise sur des caisses.
Le port est aussi sa maison alors elle reste sur le quai en se disant qu’un bateau viendra pour l’emporter loin…
L’Afrique est là, juste là au bout de ses doigts.
Virginie, été 2010
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Publié sur le blog Les mille Mots chez Lise
l’année dernière.
La photo fait partie de la collection de Monsieur Marcel Descamps
Justement, ce port photographié en 1901, vous le reconnaissez ?
Dites moi !
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Belle journée à vous tous…
juin 12
Elle gardait toute l’année des pots remplis de plantes sur des marches de bois peintes en vert.
Il y avait des géraniums rares, des rosiers miniatures, des spirées aux fleurs vaporeuses, blanches et roses…
Colette
Et il y avait le parfum, celui des iris finissants leur vie brève avec leurs pétales semblables à du papier froissé, celui des pivoines trop offertes à cause de la pluie, coeurs ouverts et têtes basses, celui des roses anciennes qui s’épanouissaient enfin…
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Du miel , de la violette, des fruits rouges, de la mandarine, de l’abricot aussi.
Mille arômes qui se répandent autour des abeilles et des papillons.
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Je suis la vilaine, la difficile, la pas gentille qui préfère à l’architecture bien ordonnée de la Rose Thé, celle plus joyeuse, plus fouillis de la Centifolia, Damas, Alba, Gallique, mais si, vous savez, l’Ancienne, l’Anglaise ou la Rugosa !
Plus lourde, plus fragile après l’ondée du matin, elle sait tenir ses promesses, car elle n’a que de l’amour à nous offrir…
Félicité Parmentier, Madame Hardi, Marie-Louise, Jacques Cartier, Souvenirs de Malmaison, Charles de Mills…
Des noms que j’ai dans la tête et qui me font frémir, de plaisir !
Rêve de parfums, de saveurs, de couleurs !
Et ces noms et prénoms, des gens comme il faut à qui l’on aimerait bien offrir le thé sous la gloriette…
J’ai encore rêvé d’elles, jardin que j’aime, tu me manques !
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Vous offrir des fleurs un dimanche, que vous soyez sous la pluie ou dans la lumière, qu’importe !
Le parfum est dans votre coeur, c’est la seule chose qui compte…
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Belle journée à vous tous, sans oublier que rien sans amour !
mai 30
Monsieur Spitzweg aime les premières pages des Maigret :
“Il avait plu tout le dimanche, une pluie froide et fine, les toits et les pavés étaient d’un noir luisant, et un brouillard jaunâtre semblait s’insinuer par les interstices des fenêtres, à tel point que Madame Maigret avait dit, il faudra que je pense à faire faire placer des bourrelets.”
Maigret et l’homme du banc
Philippe Delerm, il avait plu tout le dimanche
Les nuages là-haut c’est mon ciel depuis ce matin, doux et moutonneux, on sent que derrière se cache un cadeau, une surprise qui tarde à venir.
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Après tout, pourquoi être pressé, le soleil a quelques fois besoin de vacances lui aussi !
J’ai aimé ce matin, ce lundi presque comme un dimanche de Maigret…
Une pluie fine comme de la rosée, presque tiède, silencieuse et douce.
J’ai aimé les légers frissons sur ma peau, les gouttes sur mes yeux et mes espadrilles qui devenaient lourdes.
Une ondée qui m’a accompagné, qui m’a guidé et fait découvrir des abris sous des porches que je ne connaissais pas.
Des maisons à pans de bois que je regardais sans voir !
Les pavés luisants comme des anguilles obligeaient mes pas à la lenteur, m’empêchaient de suivre le mouvement des lièvres et je restais tortue…
J’ai reconnu la première pluie d’été, celle que l’on respire, qui entraîne avec elle le parfum des fruits de la terre.
Celle que l’on ne fuit pas mais que l’on suit, que l’on caresse, que l’on ne maudit pas, parce qu’elle tient en elle les promesses de la vie, de celles des fleurs, des fruits, des blés et des oiseaux, de la nôtre…
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Mon mini-jardin était aux anges et moi aussi !
Je vous embrasse et vous souhaite une belle journée avec des perles de pluie ou pas
avr 26
Le sens de l’odorat, peut-être plus que tous les autres, a le pouvoir d’évoquer les souvenirs.
Il est dommage que nous n’en fassions pas plus grand usage.
Rachel Carson
J’y ai toujours vu un prunier à cet endroit là.
Petit espace presque aride où ronces et orties faisaient avec l’aubépine une sorte de frontière avec le jardin potager.
Je ne me souviens plus très bien de son printemps, de la couleur de ses fleurs…
C’est en août que je le retrouvais, que je le reconnaissais.
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Franchir le danger de la haie, les jambes griffées et rougies, le bonheur se trouvant au bout du chemin !
Je gardais mes espadrilles pour affronter l’aventure, mes pieds nus ayant déjà subi l’assaut des abeilles qui se gorgeaient du sucre chaud et parfumé des fruits.
Sur l’herbe jaunie, les prunes s’étalaient en mosaïques de toutes les couleurs.
Violettes, écarlates presque noires, la chair dénudée ocre et brillante, elles se donnaient au plus offrants !
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Je n’osais les ramasser et pourtant je savais que c’était les meilleures qui s’éparpillaient, qui s’éclataient au soleil.
Sur les branches, elles avaient l’air rabougrît, ridé, plissé, moins appétissante et surtout trop facile à conquérir !
A dix ans, on est téméraire pour rien, enfin si, juste pour le plaisir…
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Ruser sans se faire prendre, savoir écouter le bruissement de l’insecte, trop de silence, il me fallait attendre !
Puis s’enhardir, jeter une main sur le trésor, et se l’engouffrer très vite dans le gosier !
Ne pas perdre une miette de ce précieux cadeau, j’en parle et j’ai déjà son goût dans la bouche, presque celui du plaisir défendu.
Se régaler de pas grand chose, faire la voleuse, regarder de tous les côtés, peur d’être vue chez soi ?
J’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus du nom de ces fruits, des prunes qui pouvaient faire des pruneaux me disait ma grand-mère.
Et puis la confiture, quatre heures sur la vieille cuisinière à bois, le cuivre et l’écume rose qui brillait à petit feu…
De l’enfance, j’ai gardé la gourmandise !
Pas seulement celle des parfums, celle du regard qui glisse sur une photo, mais celle du coeur, la plus goûteuse.
Simplicité, je t’aime !
avr 14
Poursuite, comme au cinéma !
Pas de caméra, juste une couleur qui joue à cache cache, une ombre que je sens, devant et derrière moi…
Glycine et Lilas, jumeaux du printemps ?
Je vois du bleu partout, est-ce grave Docteur !
Promis, le premier mai je passe au vert, j’aime vivre dangereusement
Je vous souhaite une belle fin de semaine, à voir la vie en Rose !
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