Le sens de l’odorat, peut-être plus que tous les autres, a le pouvoir d’évoquer les souvenirs.
Il est dommage que nous n’en fassions pas plus grand usage.
Rachel Carson
J’y ai toujours vu un prunier à cet endroit là.
Petit espace presque aride où ronces et orties faisaient avec l’aubépine une sorte de frontière avec le jardin potager.
Je ne me souviens plus très bien de son printemps, de la couleur de ses fleurs…
C’est en août que je le retrouvais, que je le reconnaissais.
*
Franchir le danger de la haie, les jambes griffées et rougies, le bonheur se trouvant au bout du chemin !
Je gardais mes espadrilles pour affronter l’aventure, mes pieds nus ayant déjà subi l’assaut des abeilles qui se gorgeaient du sucre chaud et parfumé des fruits.
Sur l’herbe jaunie, les prunes s’étalaient en mosaïques de toutes les couleurs.
Violettes, écarlates presque noires, la chair dénudée ocre et brillante, elles se donnaient au plus offrants !
*
Je n’osais les ramasser et pourtant je savais que c’était les meilleures qui s’éparpillaient, qui s’éclataient au soleil.
Sur les branches, elles avaient l’air rabougrît, ridé, plissé, moins appétissante et surtout trop facile à conquérir !
A dix ans, on est téméraire pour rien, enfin si, juste pour le plaisir…
*
Ruser sans se faire prendre, savoir écouter le bruissement de l’insecte, trop de silence, il me fallait attendre !
Puis s’enhardir, jeter une main sur le trésor, et se l’engouffrer très vite dans le gosier !
Ne pas perdre une miette de ce précieux cadeau, j’en parle et j’ai déjà son goût dans la bouche, presque celui du plaisir défendu.
Se régaler de pas grand chose, faire la voleuse, regarder de tous les côtés, peur d’être vue chez soi ?
J’ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus du nom de ces fruits, des prunes qui pouvaient faire des pruneaux me disait ma grand-mère.
Et puis la confiture, quatre heures sur la vieille cuisinière à bois, le cuivre et l’écume rose qui brillait à petit feu…
De l’enfance, j’ai gardé la gourmandise !
Pas seulement celle des parfums, celle du regard qui glisse sur une photo, mais celle du coeur, la plus goûteuse.
Simplicité, je t’aime !
tellement délicieuses
tendres comme une caresse
voluptueusement savoureuses
douces comme un baiser au soleil
de quoi revenir conquis et chaviré
d’une après midi dans un verger prune…
Big Kisses
J’aime la couleur, mais je l’aime encore plus quand elle est sucrée!
Bises ma belle et Jolie déco
Des prunes de Monsieur ? Ce serait amusant : des prunes de Monsieur s’offrant au plus offrant….
Bisous
@PATRICK Tes photos sont déjà des odes à la vie, alors tes mots
Les prunes marquent presque la fin de l’été, ne soyons pas trop pressé !
@VICTORIA Je me demande, si comme la poire, la prune est encore un fruit à la mode ! Pour la déco, encore une grande envie de changement, mais je vais rester un petit plus longtemps ici, j’ai l’impression de revenir à mes débuts
@OLIVIER Coucou à celui qui n’est pas sage
Les prunes de Monsieur, presque le titre d’une chanson début de siècle !
Bisous à tous les trois et belle journée, j’ai de la chance chez moi, déjà très beau !
Bonjour Virginie et merci pour ton passage! Déjà des envies de fruit de plein été? Passons d’abord le temps des cerises, jusqu’à l’indigestion… Très belle journée!
@LEMODROP Coucou ! Il y a quelques jours, je regardais de très veilles photos en noir et blanc, et j’ai retrouvé mon prunier
De toute façon, chez ma grand-mère, il n’y en avait qu’un,mais quelles prunes ! Je n’arrive plus à retrouver le goût 
Bisous !
Merci pour cette délicieuse incursion dans ton passé… Il y a des prunes dans mes souvenirs aussi… Les pruniers du jardin, les confitures de ma grand-mère, les guêpes tournoyant sur les fruits tombés au sol et leur parfum, un peu piquant…
un prunier est sorti de terre dans mon pommier du Japon , étrange mélange
il donnera quelques fruits , beaucoup trop haut perchés pour la cueillette
j’aurai peut être la chance d’en avoir si les pruniers croulent de leurs fruits
j’aime beaucoup ton nouveau décor , je te souhaite un très bon rétablissement visuel
gros bisous Virginie
@ÖTLI Peut-être des prunes du sud-ouest
Je ne me souviens plus de leurs noms, elles étaient bleues avec du blanc dessus et je les frottais pour qu’elles brillent 
En fait, je préférais celles qui étaient tombées par terre, elles étaient meilleures ! Nous avons un peu les mêmes souvenirs !
@JEANNE Je crois qu’avec notre climat, les prunes devraient se plaire !
Merci pour le décor, j’ai l’impression de revenir à mes débuts à cause des couleurs, en tout cas je me sens bien comme ça !
Tu es trop forte, tu as fait un croisement sans le vouloir ! Un pommier du japon, est ce celui qui donne des fleurs mais pas de fruits ??? Tu peux le greffer alors
Gros bisous et profites bien de tes vacances !!!!!
J’ai moi aussi des souvenirs comme les tiens mais avec des cerises, quel plaisir de braver l’interdit….et une fois la mission accomplie de déguster le butin dans un coin, à l’abri d’un grand arbre…. ton texte est sublime et c’est vrai que l’odorat est certainement le sens qui évoque le plus de souvenirs…..
@YSA Merci ! Je suis sûre qu’en fermant les yeux, tu pourras voir une licorne qui t’emportera sur une plage, dans ton pays là-bas… Et tu reconnaîtras les parfums qui ne t’auront pas oublié…
Je t’embrasse fort et garde bien serrée contre toi cette belle nostalgie….
Prunes d’Ente ou quetsches? Elles sont toutes délicieuses. Tu as raison de conserver précieusement toute ta gourmandise, outre réveiller les souvenirs enfouis, elle enracine dans les plaisirs terrestres. Faire très doucement de la confiture, quel régal!
Prunes d’ Ente dont on fait les pruneaux ou prunes Madame toutes recouvertes de pruine tel du givre qui part dès qu’on l’effleure du bout du doigt …hum je salive …quel délice que la confiture d’ “enfance ” ….J’ en reprendrai volontiers une tartine ….
@COLETTE et FLAVIEN Vous avez trouvé, je me souviens maintenant, c’est bien des prunes d’Ente ! Albi n’étant pas si loin d’Agen
Et le violet de la confiture, je m’en lèche encore les babines Flavien 
A tout petit feu, deux bonnes heures pour mes confitures, à l’ancienne 
Voilà Colette de la pruine, toute petite je les essuyais avant de les manger, maniaque parisienne que j’étais
Je vous embrasse fort tous les deux et bonne journée !