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juin 17
Ecrire sur le sable le nom de villes qui n’existent pas, c’est un apprentissage, celui de rencontrer la réminiscence des rêves…
Virginie Rossetti
Carte postale gourmande avant hier, comme prévue j’ai fais de jolis clafoutis avec les cerises de Mark !
Chez moi l’arbre aurai besoin d’être taillé, les fruits sont perchés très haut et les merles et les pies voleuses s’en donnent à coeur joie pour le déshabiller !
Comme je suis prêteuse, je laisse faire…
De belles journée tiédies par mon vent d’Autan qui à l’air de s’entendre à merveille avec le Siroco…
Métissage de la montagne et du sable chaud, encore une belle alliance de l’âpre et du sucré, comme j’aime…
Le premier repousse la pluie, du moins le jour !
L’autre réchauffe la terre !
Des parfums et des couleurs pleins la tête !
Se lever chaque matin, se dire que ce jour sera différent, que rien ne sera pareil, pourtant tout au même endroit…
Si on approche son âme plus près, plus près du même paysage, on s’aperçoit que rien n’est pareil !
Nous n’avons pas les yeux de la mouche, à mille facettes, et ce n’est pas une excuse…
Voir c’est bien mieux qu’entendre !
Pourtant hier j’ai écouté !
En tout début d’après-midi je me préparais pour une ballade en ville lorsque j’entendis un bruit qui va me devenir familier cet été…
Pas le chant de la Cigale, pas assez chaud…
Mais celui de la vie à la campagne, celui des moteurs d’engins agricoles !
Pas très romantique, mais obligatoire…
Ce sont les foins !
L’année dernière les bottes étaient rondes et là elles sont redevenues carrés, à l’ancienne…
Comme sur la pancarte accroché aux volets d’une ferme sur la route d’Albi,
” Oeufs pondus à l’ancienne”
Et je me dis que je suis loin de la mer et des plages de sable fin !
Au musée, Henri m’attendait !
Plus de 1000 oeuvres y sont conservées ainsi que les 31 célèbres affiches !
C’est la plus grande collection publique du monde consacrée à Lautrec…
Et depuis 2002 de gros travaux de rénovations ont été effectués avec de nouvelles galeries que je ne connaissais pas et que je viens de découvrir !
Le Musée Toulouse-Lautrec, c’est le magnifique Palais de la Berbie et ses jardins..
Les affiches, vous connaissez !
Si vous cliquez sur cette dernière, très, très connue vous irez droit vers les étoiles !
Je veux dire sur un site très intéressant qui vous parlera du peintre, de sa vie…
*
Je suis sûre que les tableaux en dessous, certains ne les connaissent pas…
Et pourtant…
Alors regardez !
Des photos assez rares…
A l’hôtel du Bosc, maison familiale d’Albi, on reconnaît Henri avec des membres de sa famille
Ici, dans un estaminet, lui avec la Goulue juste avant qu’elle ne devienne un de ses modèles préférées !
Je ne veux pas oublier le film de Roger Planchon, le seul et unique film intéressant sur Toulouse-Lautrec !
Une seule ombre au tableau, le château du Bosc qui n’a rien à voir avec la vraie demeure familiale, c’est dommage…
Des comédiens exemplaires et réalistes comme Régis Royer dans le rôle d’Henri, d’Anémone dans celui de sa maman…
Et puis Suzanne Valadon interprété par Elsa Zilberstein, magnifique !
Marie-Clémentine Valade fut l’un des modèles du Peintre Renoir et aussi sa maîtresse…
La danseuse de Bougival, c’est elle !
A Paris, elle fera la connaissance d’Henri, deviendra son modèle et sa maîtresse, une grande complicité naîtra et c’est d’ailleurs lui qui donne le prénom de Suzanne…
En épousant Paul Mousisis et vivant confortablement, elle pourra vivre sa passion, la peinture…
Connaissez vous ses oeuvres ?
Une photo de Suzanne
Suzanne dans son atelier
Un indispensable à découvrir, une biographie de Jane Campion parce que Suzanne Valadon, mère d’Utrillo et maîtresses et modèles d’artiste, était d’abord une peintre de grand talent…
Une femme libre mais qui en à payer le prix…
*
NOTE DE L’EDITEUR
Présentation
Elle se voulait libre d’aimer et de peindre en un temps où seuls les hommes pouvaient prétendre à mener une rie de bohême. Qui était donc cette Suzanne Valadon, qui, au début du siècle, brave préjugés et interdits par amour de son art Au-delà de tout scandale, sa vérité à elle tenait en un seul mot : la peinture. De ce désir de vivre pleinement et sans entrave naquit en effet – et quel qu’en fût le prix à paver pour elle et ses proches – une oeuvre puissante et singulière trop méconnue aujourd’hui. Pourtant, il n’est pas de livre sur le Montmartre de la Belle Époque qui ne parle de ” Suzanne la folle ” de la ” mauvaise mère ” d’Utrillo le maudit. Les biographes de Toulouse-Lautrec ou d’Erik Satie évoquent la maîtresse du peintre ou du musicien. Mais, à ce jour, en dehors de quelques monographies, aucun ouvrage ne lui était entièrement consacré Suzanne Valadon n’existait qu’à travers les hommes de sa vie. La présente biographie romanesque vient réparer cet étrange oubli
*
Je voudrais aussi vous faire découvrir mon baiser préféré !
Je sais, on voit partout celui de Klimt, ou les photos en NB de Doisneau…
*
Le mien, enfin celui d’Henri est plus simple, plus vraie….
C’est celui que l’on se donne lorsque l’on s’aime, que l’on va s’endormir à deux !
Avant ou après, je ne sais mais ce tableau me touche…
J’ai passé une excellente journée et j’ai Vu beaucoup, beaucoup de choses !
Beaucoup appris aussi…
Et puis il faut que je vous dise !
Mark, mon voisin vient passer la soirée de samedi chez moi et j’espère qu’il fera beau et pas trop frais, j’aimerai tant que l’on dine dehors…
Alors je vous dis à dimanche, j’aurais surement beaucoup de chose à vous raconter…
juin 14
Aimer quelque chose est peut-être l’unique point de départ pour vous approprier votre vie.
Alice Koller
Une belle éclaircie et pas seulement dans le ciel !
Hier matin, je m’apprêtais à prendre mon petit déjeuner lorsque j’entendis deux coups frappés sur la porte…
Surprise, peut-être le facteur où…
Et oui, Mark mon voisin tout sourire et petit panier à la main venait me rendre visite !
Pas de pissenlits mais quelques cerises…
Mon arbre m’ offre chaque années des Napoléons, plus tardives, à la fin du mois…
Nous éclatons de rire à cause de notre tenue à tous les deux !
Jeans, pull en coton bleu marine avec col en V et chaussures bateaux…
Il n’avait pas encore déjeuné, et c’est avec un plaisir pas du tout dissimulé que je lui fis partager un thé aux fruits rouges et des croquants de Cordes livrés par mon boulanger ambulant !
Ce matin, il n’a pas trop de temps mais il me fait la promesse de m’en offrir quelques miettes en milieu de semaine prochaine pour me parler de Dharamsala où il a séjourné deux fois.
Après les pâtisseries de la région, j’ai eu le temps de faire découvrir à mon invité ma Pluvieuse !
Il y a quatre années, à la même saison je débroussaillais le tour du puits, car je voulais comme je l’avais vu faire par mes oncles lorsque j’étais encore une enfant, pouvoir accrocher des bouteilles de vin le long du conduit pour les rafraîchir !
J’avais des gants de jardinier en cuir assez épais et en arrachant une énorme touffe d’ortie je sentis quelque chose de gros dans une main et je lâchais prise !
Qu’elle ne fut ma surprise en voyant glisser une salamandre, toute belle et brillante, je n’en n’avais jamais vu d’aussi près…
Même pas peur, et c’est vrai !
Je me mis à l’observer et elle, pareillement…
Pas peur non plus !
Chaque soir, après 18 heures nous faisions la conversation, enfin moi un peu plus qu’elle…
Je me demande toujours qu’elle âge elle peut avoir, car la durée de vie de ce petit amphibien se trouve être de dix années seulement…
Nous nous sommes habituées l’une avec l’autre et il me semble même que nous nous sommes apprivoisées !
Lorsque elle entend les vibrations de mes pas, elle sort de sa cachette, et me regarde sans bouger et depuis que je suis arrivée j’ai même réussie et sans gants, à la caresser sans qu’elle ne se sauve…
J’ai peur des papillons, des guêpes parce que je suis allergique à leurs piqûres, des scorpions rencontrés dans le Var et le Vaucluse, des Tiques parce qu’ils ont fichu ma vie par terre, mais je n’ai pas peur des salamandres.
Les larmes de pluie se faisant moins denses, je suis enfin sortie de ma tanière.
Direction le château…
Deuxième visite seulement, la première dans les années 70 avec la famille !
Curieusement, j’ai tout reconnu comme si je franchissais un tableau qui n’aurait pas eu la malchance de perdre sa matière et ses couleurs avec les ans…
Juste un changement, regardez bien !
La vigne vierge a été retiré des murs….
Comme une impression que le temps s’était arrêté avec moi !
Pareil pour la chapelle…
Ce grand parc, ces murs de pierres et même ces arbres ont vu un petit garçon courir, jouer, crier avec ses cousins, et moi je l’imagine là, près, tout près…
Je le rêve, l’aidant à grimper sur son petit cheval, son père nous faisant de grands signes de la main pour nous montrer un faucon perché sur son épaule !
Le comte Alphonse, voilà une belle figure !
D’Albi au château du Bosc, arborant d’étranges tenues excentriques, ce père extravagant ne laissait guère indifférent… Le cirque le passionnait et il pouvait passer des heures à discuter avec des forains, c’était un artiste à sa façon, jouissant de la vie…
Une grande famille puisque la généalogie de cet homme hors du commun fait partie des fameux Comtes de Toulouse, héréditaires depuis Charlemagne du vaste conté couvrant tout l’Albigeois !
Du côté de la maman, les Tapiés sont connus depuis le XIIIe siècle pour avoir servi le Roi comme Magistrats, Chanoines, Trésoriers et ensuite Grands Propriétaires Terriens…
La maison est très belle avec ses salons, salle à manger, bibliothèques…
Dans la chambre du petit garçon, des jouets et un théâtre de Guignol et encore posé sur le lit un châle de sa maman…
La maison est belle bien sur et la famille très unis…
Le petit Henri est un garçon aimé et choyé et le soir de sa naissance, le 24 novembre 1864 un violent orage grondait…
La maman avait préféré s’installer dans la maison de ses Tantes, les Demoiselles Imbert du Bosc à Albi pour attendre en toute sérénité son premier enfant.
La maison ne se visite plus…
L’histoire du petit Henri a été souvent déformé !
Une mère exemplaire, un père aimant avec un tempérament de feu, une enfance très heureuse parmi les siens…
Toute le long de sa vie, Henri fut aimé…
Jamais renié, bien au contraire !
Deux chutes accidentelles et aucune à cheval, l’une d’elle à la maison ou Henri dira ” Je suis tombé de sur une chaise basse par terre, et je me suis cassée la cuisse gauche” !
Une autre fois, il glissera dans le lit d’une ravine sèche lors d’une cure dans les pyrénnées avec sa mère..
Consanguinité, mais plus surement maladie génétique, stature et os fragiles…
En fin de semaine, je retourne au Musée et je vous parlerai encore de lui…
Lorsque l’on à ses racines dans une région, la famille vous berce pendant l’enfance de toutes ses traditions et moi ce fut lui, le Peintre que je chéri par dessus tout !
J’ai appris à le connaître et à l’aimer…
A ses 15 ans, déjà doué , des chevaux !
L’année dernière lors d’une vente aux enchères à Rouen – 76 – un chanceux à surement fait l’acquisition d’un petit tableau, plus exactement d’une huile sur carton vendu par un petit cousin de l’artiste…
Je suis tombée amoureuse de cette oeuvre et j’envie l’heureux propriétaire…
Je vous raconterai quelques tableaux et aussi je mettrais ici quelques photos très rares de cet artiste doué pour tant de choses…
J’ai passé une belle journée comme j’aime !
Des découvertes toutes simples, toutes proches, j’ouvre les yeux…
La lumière est toujours belle lorsque l’on sait la regarder aussi avec son coeur !
Ne jamais juger trop vite, je l’apprends chaque jour, essayé de comprendre, de se mettre à la place de…
C’est dimanche aujourd’hui et je vais faire un bon clafoutis avec les cerises de Mark !
A jeudi !
juin 10
Je ne me suis pas perdue tout d’un coup.
Comme l’eau qui finit par user les motifs gravés dans la pierre, j’ai effacé les traits de mon visage au fil des ans à force de vouloir y faire disparaître ma peine.
Amy Tan
Encore et encore un orage !
Une pluie fine que je ne veux pas renier parce que l’eau c’est la vie et se plaindre de la pluie ici chez nous, c’est oublier les milliers de gens sur notre planète qui meurt de son manque chaque jour…
Mourir de faim, mourir de soif…
Les escargots sont de retour et j’ai pris mon courage à deux mains et à coeur pour les ramasser et les éparpiller un peu plus loin !
Je faisais déjà ça en Normandie et ici je continue…
Plus de granulés bleus, plus de souffrances pour eux et des économies pour moi !
Ma sortie chez la famille Tapié de Celeyran, au château à été annulé donc je vous donne rendez-vous dimanche pour la visite…
Un mardi pas tout à fait comme les autres !
Des pensées un peu éparses qui se sont concentrées sur ma visite chez Mark, cet homme à part qui en deviendrait presque mystérieux…
Ce matin, je décide de faire un premier pas, vers moi…
Sur ce que je suis vraiment ou un peu…
A l’école, la première fois on me demandait ce que je voulais faire plus tard et j’aimais répondre , tout !
Pas vraiment changé, je ne sais toujours pas faire de choix…
J’ai longtemps glissé sur un fil, comme le funambule mais en regardant trop bas de chaque côté, je prenais le risque de perdre l’équilibre…
La solution pour cet acrobate et de fixer la ligne devant lui et de ne surtout pas baisser la tête…
Les peines trop lourdes, celles chargées par notre passé ne suffisent pas à servir de balancier…
Alors on tangue un peu, à droite et à gauche, on a peur et on aimerait tant rester sur la route, celle que l’on croit bonne, faite pour nous…
Oser se regarder bien en face, et pas dans un miroir…
Voir, écouter son intérieur sans radio ni stéthoscope !
Ne pas se faire de cadeau, se concentrer et y aller sans détour ni artifice, voir le dessous, les contours pour la première fois…
Ne pas chercher à gommer les aspérités et laisser les courbes douces pour plus tard, elles n’ont pas besoin de nous !
Défauts, pas un vilain mot en pluriel ou en singulier…
Les contempler, les affronter et se demander pourquoi !
Innés, acquis ?
Ne plus faire semblant, seraient-ils arrivés avec l’air du temps, pas celui que l’on respire, celui que l’on fabrique, avec un peu de méchanceté, des larmes de jalousie et de rancoeur et une belle pincée d’ego mal placé…
Tous égaux devant ce dilemme !
Les garder, les faire s’envoler ?
Décidons de les amadouer, de leur faire comprendre qu’ils perdent leur temps et leur énergie à nous empoisonner la vie mais ne les traitons pas comme de l’ivraie…
Il y a des racines difficiles à arracher et certaines en les maltraitant repoussent de plus belles !
Se voir en transparence comme des bulles de savon aux brillantes couleurs…
Se découvrir belles, beaux, côté cour et côté jardin…
S’offrir pour de vraie, ne plus jouer la carte du faux mais plutôt celle du Tendre, se mettre en avant pour donner, pour jeter des étincelles et des étoiles sur ceux que l’on aime…
Osez le premier pas, Osez Joséphine ou pas, mais Osez un pas devant l’autre, Osez ne plus vous retenir, Osez ne plus vouloir souffrir, Osez vous cueillir des fleurs, Osez lever les yeux toujours plus loin, toujours plus haut…
Un pas, une marche et un jour un toit, une colline, une montagne et pourquoi pas une fois, une seule, un premier pas sur la Lune !
Ha bon, c’est déjà fait !
J’aime divaguer un peu, je me sens plus forte après, Mark à raison !
Il me l’a dit, me l’a soufflé comme l’Autan qui vient de se lever…
Il y a des jours où me prend l’envie de traverser les nuages, sur un fil avec la balance du coeur et de la raison de chaque côté !
Il fait soleil, très…
Je vais le rejoindre, faire mon premier pas !
A vous de prendre vos bons côtés par la main, ils vous aideront à gravir des échelles sans barreaux…
Vive vous !
S’élever c’est aussi se suspendre à son âme, mais bien souvent un guide est nécessaire…
La lueur d’une bougie ne suffit pas toujours !
Mais un homme veille, là tout près de vous…
Laurent Gounelle et son livre aux couleurs de l’espérance peut redonner un sens à vos rêves !
Il suffit de vouloir, un peu, beaucoup mais surtout passionnément…
Lecture saine pour devenir serein, un ouvrage qui fait partie de la dizaine qui ne me quitte pas !
Allez de l’avant, respirer un bon coup, prenez votre temps et vous aussi partez à la rencontre du vieux guérisseur de Bali, cet homme sage et bienveillant qui vous conduira là ou vous êtes le mieux, à la porte de vos rêves et de vos réalités…
Il faut que je me prenne par la main, moi aussi tout de suite, il commence à faire nuit et je vais aller voir si ma Pluvieuse est sortie de sa cachette…
juin 08
Les petites pièces ou petites demeures mettent l’esprit sur le droit chemin, les grandes sont la cause de la dérive
Léonard de Vinci
Une semaine déjà que je me suis éloignée pour me retrouver !
Sept jours si je regarde le calendrier, mais seulement quelques heures si je fais confiance à mon esprit…
On n’apprends pas en sept jours, en sept mois, en sept ans même de réflexion
Ni avec des bottes de sept lieux même s’il pleut…
Et avec les sept vies du chat non plus !
On naît apprentie, et on le reste toute une vie…
On propose, et la Terre dispose !
Dans mes billets du mois d’avril, j’avais déjà fait quelques brèches dans mon emploi du temps….
J’avais commencé à parler de l”ESSENTIEL et de l’ESPACE
Depuis mon arrivée dans cette petite maison, j’essaie de prendre part aux choses et non pas de faire les choses à part ni de leur faire la part belle !
Se recentrer, changer sa façon de faire, de communiquer même, facile sur le papier, mais dans la réalité…
L’écrire est aisée , mais le mettre en pratique !
C’est une autre histoire, une de celle que j’essaie de construire pour faire la part belle à la meilleure des choses, la sincérité…
Etre, mais ne jamais paraître…
Je chemine à mon rythme ici et là …
Vendredi, je m’étais promise de me lever tôt !
Six heures, à l’aube, et l’air déjà tiède…
Promenade à pas lents pour découvrir le paysage, et à pas rapides car coursée par des guêpes !
Courir, voilà un sentiment plein de liberté mais pourchassée par des ennemis, il ne nous donne guère loisir d’en profiter…
J’ai eu peur, bêtement peur !
Samedi comme prévu, une petite visite à la Josseraie…
Toute gentille bien sûr et court vêtue, non ça c’est Perrette avec son lait !
Jean et ballerine rouge, mais surtout un panier rempli de pissenlits car il me semblait bien avoir remarqué à l’entrée du jardin, des clapiers à lapins…
La moto toujours là, je respire et franchi la petite barrière !
Intimidée je le suis par nature !
Mais là, je n’osais même plus lever les yeux…
Devant la porte Il était déjà là car il allait sortir !
Vous aimeriez savoir la suite…
Moi aussi je suis curieuse !
Petite salutation d’usage, la main très grande, très sèche et très franche.
Sourire bienveillant et pas surpris !
Yeux bleus mais virant au gris pâle au soleil…
Teint clair, cheveux poivre et sel et très, très épais !
Voix, comment dire du grave, très grave mais pas à cause de l’alcool ou du tabac…
Un accent anglais, mais qui ne fait pas anglais !
Mark, un prénom qui me plaît, qui va avec le personnage !
Pas timide, mais pas du genre sûre de lui non plus…
D’un geste de la main qu’il pose sur mes épaules, il me demande de bien vouloir rentrer dans sa maison !
Échanges, échanges…
Il est Ecossais, il y a longtemps !
De partout, maintenant…
D’ici pour quelques mois, il a loué l’ancienne ferme pour y écrire et s’y reposer…
Mots qui s’appellent, qui se nouent entre nous comme des écheveaux de laine…
Pensées saines et sereines !
Cet homme est un voyageur d’avenir, un passant sans passé, un pragmatique nonchalant, un aventurier sans prophétie …
Son Lui va m’aider, m’apprendre à avancer vers la lumière, je le sais et je le sens !
Arnaud Desjardins qu’il à souvent rencontré, sera le fil tendu, la passerelle entre nous…
Deux belles heures passées là, dans la compréhension, le respect et l’écoute !
L’inde est sa seconde patrie et son peuple sa famille…
Mon ailleurs est ici…
A très bientôt, nos derniers mots !
Je repars avec mon panier, les clapiers sont vides car chez lui comme chez moi, les animaux n’ont pas de prisons…
Mon dimanche a été des plus beaux malgré l’orage de la nuit….
Apaisée, je n’ai pas eu peur et pourtant sur cette maison mienne, la foudre a frappé par deux fois, je vous raconterai…
Cet homme s’est délesté il y a bien longtemps de tout ce qui pouvait entraver son esprit, son âme et ses envies…
Le poids, le volume ne servent à rien !
La légèreté de la plume doit nous suffire…
Mardi, je sortirai !
Une grande envie de revoir un château, celui du Bosc, pas très loin d’ici…
Celui du Peintre Lautrec…
juin 04
Vivre signifie croître. en insistant dans un effort constant et en regardant toujours vers l’avant
Yaeko Nogami
Deux journées entières sans sortir de mon cocon, de mon pays à moi, de la maison…
J’aime ce jeudi !
Faire le tour du jardin, s’émerveiller d’un rien, de toutes petites choses surement insignifiantes pour les blasés !
Je ne fait pas partie de cette école là, je l’avais écris il y a un mois…
Tortue, pas le lièvre !
Je serpente, je chemine, je colline aussi parce qu’ici rien n’est plat, tout se mérite…
Le sol est déjà très sec, et la belle terre ocre s’effrite sous mes doigts comme du sable !
J’aime sa couleur, cet orangé qui pourtant va donner de beaux fruits, de belles farines et du bon vin aussi…
Je vous parlerai du petit jardin plus tard mais en ce jeudi matin ce qui m’inspire, me fait tourner la tête dans le mauvais sens, m’attriste, c’est cet endroit au bout de la maison…
Cet espace vide qui n’a plus aucune sens…
Sans me disperser je m’égrène aux souvenirs…
Mon regard se penche partout, sur tout, mais sans audace, alors qu’avant !
Lui et moi on en avait à revendre et du courage aussi…
Ici, là et là et encore là, il y avait des abeilles en juin, des milliers qui se collaient avec délice sur les fleurs d’un arbre disparu, le tilleul de la maison…
Un peu comme celui là, mais pas tout à fait puisque chacun de nos arbres est unique…
Le cher à mon être, mon indispensable devait être très vieux mais très solide !
Sa plus grosse branche basse supportait une balançoire faite de cordes et de bois, vite montée et vite appréciée par la jeune demoiselle…
Cette place était mienne, cet arbre mon ami et confident !
Je passais du temps à tenir serré dans mes mains le chanvre qui me faisait mal et je fermais les yeux pour monter plus haut, toujours plus haut…
De la force dans les bras, les jambes tendus , je volais et m’envolais et je n’avais pas peur !
J’aimais aussi m’asseoir en tailleur sous cet ombre propice à la méditation…
Je réfléchissais, assagie et songeuse.
J’entends encore ma mère demander à ma grand-mère, mais où est la petite !
- Mais ou veut tu quelle soit, sous le tilleul…
Et c’était toujours vrai !
Voilà une photo trouvée par hasard et qui résume bien les vacances que je passait ici…
Mon arbre, ma bicyclette, la balançoire et les livres…
Le rêve toujours et encore….
C’est par téléphone que j’ai appris qu’un violent orage avait détruit, déraciné mon tilleul !
Les mois d’août ici peuvent être terribles et mes chères pyrènes nous renvoient comme un boomerang la fureur du ciel…
J’ai pleuré, saigné parce que j’ai imaginé sa souffrance…
Auprès de mon arbre, je me sentais rassurée comme si sa force me protégeait quelque part, mais de quoi au fait ?
Son parfum inoubliable envahissait le grenier lorsque la cueillette des fleurs était terminée !
Le parfum de l’enfance, celui de la vanille aussi mais plus tard…
Savonnette au tilleul et eau de Cologne ambrée furent avec celui de la Lavande de maman les odeurs de ma toute jeune existence…
La fleur d’oranger des oreillettes aussi…
Je suis là, plantée sur cette terre sans ombre et je m’enfuis loin, loin derrière moi !
Le vent d’Autan se lève et il fait déjà chaud et il n’est pourtant que 10 heures…
Replanter, pourquoi pas ?
Utile oui, mais cela voudrait-il dire que je l’ai déjà oublié…
Je vais y réfléchir.
Il y a environ une heure, la moto mystérieuse est venue faire demi tour ici !
Sûrement un homme, la silhouette était très grande….
Samedi, je fais ma courageuse et je passe à la Josseraie !
Je vais faire ma gentille fille polie qui va se présenter à ses nouveaux voisins ou son nouveau voisin….
Ce soir, je ne fermerai pas les volets de la chambre !
Aussi pratique qu’un réveil, l’aube me surprendra et sans faire de bruit…
J’aimerai me lever vers six heures pour profiter de la fraîcheur et je voudrais marcher, courir, voler, m’évader, respirer, vivre libre !
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