L’Ange de l’étoile du matin

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L’Ange de l’étoile du matin

descendit en son jardin

et s’approchant d’Elle :


“Viens lui dit-il, je te montrerai

les beaux vallons et les bois secrets

où vivent encore, en d’autres rêves,

les esprits subtils de la terre”.


Elle étendit le bras et rit,

regardant entre ses cils

l’Ange en flamme dans le soleil,

et le suivit en silence.


Et l’Ange, tandis qu’ils allaient

vers les ombreux bosquets,

l’enlaçait, et posait

dans ses clairs cheveux plus longs que ses ailes,

des fleurs qu’il cueillait

aux branches au-dessus d’Elle.


Charles Van Lerberghe

*

Le cadeau reçu d’un souvenir imaginaire, cette belle photo d’Anne-Laure K !

Je lui ai glissé un poème avec l’espoir qu’il lui plaira…

*

Le vendredi 23 décembre, une petite Gabrielle est venue agrandir la famille de Sco’, blogueuse et écrivaine d’aventures policières !

Petit bout de ta maman, je t’offre ce billet…

*

Un grand merci à Anne-Laure, talentueuse Princesse charmeuse d’images et de lumière !

Pour la retrouver, un petit clique sur la boite à souvenirs…


Belle journée à vous tous, je vous embrasse !


Les taches blanches

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préambule je suis un petit garçon je m’appelle Basile, je suis le puîné d’une famille de quatre enfants, Lou, ma sœur, est la plus âgée, puis viennent Jean-Paul dit Jipé, moi, et Baptiste qui n’a pas encore six ans Lou, c’est pas son nom à ma sœur, c’est comme ça qu’elle aurait voulu se prénommer parce qu’elle trouve que Louise fait vieillot, elle elle dit “suranné” à la place, je suppose que c’est la même chose, et moi je prends un malin plaisir à l’appeler Louise en me demandant si elle n’aime pas ça, je continue bien à être son chouchou et elle à me faire de petits cadeaux ce que j’aime moins, c’est quand elle joue les grandes sœurs et qu’elle veut à tout prix me faire travailler si encore c’était le calcul mental, mais elle est encore plus nulle que moi, je crois qu’elle ne sait même pas sa table de sept, la plus difficile, et moi oui, j’ai juste un peu de mal avec sept fois huit… avec huit fois sept aussi, tout compte fait Lou dit que je raconte bien les histoires, elle veut toujours que je lui écrive des histoires, comme ça elle corrige mes fautes, tu parles je me demande qu’est-ce qu’elle en fait et aussi qu’est-ce qu’elle n’inventerait pas pour que je m’assoie à la table de la cuisine avec une feuille de papier et un bic tu connais sa dernière trouvaille ? il paraît que Madame Virginie organise un concours, c’est à celui qui lui racontera le plus gros mensonge, je ne sais pas qu’est-ce qu’on gagne j’ai répondu que je ne mentais jamais, croix de bois, croix de fer… mais ma sœur insiste, elle veut que j’écrive quelques lignes, à l’encre violette, avec des pleins et des déliés comme je sais les faire, sur une double feuille de papier Seyes que j’apporterai moi-même à Virginie

moi je dis Madame Virginie, peut-être parce que je suis petit, et sans doute parce qu’il n’y a pas très longtemps que je la connais il n’y a pas très longtemps non plus qu’elle habite aussi dans la rue de la Cathédrale, à trois, non quatre maisons de la nôtre, et je ne sais même pas qu’est-ce qu’elle fait, son mari n’est jamais là, quand je la vois elle caresse son chat, ou alors elle lit assise sur le pas de sa porte, ou alors elle caresse son chat il n’y a pas si longtemps, c’était un peu avant la Toussaint, je suis allé pour la première fois chez elle, j’avais réussi à entraîner mon petit frère à la tombée de la nuit, on est allé frapper à son huis juste avant le repas du soir pour la menacer de tous les diables (c’est Jipé qui m’avait soufflé la formule, je ne sais pas trop qu’est-ce que ça signifie) si elle ne nous donnait pas des bonbons je m’apprêtais à tirer la chevillette pour faire cherrer la bobinette quand la porte s’est ouverte en grand avec fracas, une lumière éclatante nous a éblouis Baptiste et moi on a eu très peur - bonsoir mes enfants Madame Virginie se tenait très droite dans l’embrasure, les mains dans le dos, j’ai entendu qu’elle demandait doucement : - main droite ou main gauche ? j’ai bien senti que mon frangin allait répondre droite, je lui ai coupé la parole en pensant à ce que nous dit toujours Calliste (Calliste, c’est mon papa, des fois je l’appelle aussi Papa) : il sera toujours temps d’aller à droite ! pensez-y mes petits… j’ai presque crié : - gauche ! et Madame Virginie m’a tendu une boite rouge de pastilles Pulmoll elle a bien vu que Baptiste faisait la grimace, alors elle a sorti la main droite de derrière son dos et elle a tendu à lui aussi une boite, une boite verte de pastilles Valda - tiens mon garçon… et bonne nuit les enfants… la lumière s’est éteinte et la porte s’est refermée comme par magie les deux boites en fer blanc étaient vachement entamées, on a partagé Lou, en marge, a écrit que ça, en soi, c’était déjà un très gros mensonge, parce que Halloween on l’avait pas encore inventé quand j’avais huit ans, et en vallée d’Ossau on n’aurait même pas su le prononcer ce mot-là voici l’histoire que Basile a racontée par écrit à Virginie

c’est vrai ce mensonge ?   - Maman, c’est quoi cette tache blanche sur mon ongle ? - … - Maman, c’est quoi cette tache blanche sur mon ongle ? - tu vois bien que je suis occupée… je fais un gâteau pour ce soir… demande à ton père - mais… euh… je suis descendu dans le jardin, Papa coupait du bois près de la remise - Calliste, c’est quoi cette tache blanche sur mon ongle ?voyons, montre-moi… mon papa a posé sa hâche et pris ma menotte, il a examiné attentivement tous mes doigts - et l’autre main ? je la lui ai tendue, il semblait intrigué, il a maugréé dans sa barbe, comme pour lui : - un manque de calcium peut-être ? je ne sais pas ce qu’est le calcium - tu as une grosse tache sur l’ongle du pouce gauche, mais tu as aussi tout plein de petites taches sur les autres ongles, ici, ici, et là… et sais-tu ce que c’est ? ce sont tous les mensonges que tu as faits à Maman ou à n’importe qui d’autre, mais plutôt à Maman, chacun a laissé une petite trace quand c’était un petit mensonge de rien du tout, et cette grosse tache, je crois bien que ce devait être une très très grosse menterie… … mais je ne veux rien savoir, tu t’arrangeras avec ta mère Calliste semblait rigoler en me disant tout ça, j’ai ri aussi sans bien trop comprendre pourquoi le problème avec les parents c’est qu’ils se racontent tout parce que de ce jour Maman s’est mise à surveiller mes ongles et à me faire boire du lait tout en me questionnant : - quelle fable es-tu encore allé inventer ? je rougissais à tout coup

je suis malheureusement né un 2 janvier quand je serai grand et que j’aurai des enfants, je les ferai pas naître pendant la trêve des confiseurs ni avant la galette des rois, c’est trop injuste, parce que sous prétexte que t’as eu ton Noël et tes étrennes, personne ne pense à toi pour un cadeau d’anniversaire mon copain Laurent est du 28 septembre, faut voir comment il nous a fait bisquer à la rentrée (et surtout moi !) avec les magnifiques jouets qu’il a reçus pour ses huit ans ah ça, tout le monde me le souhaite mon anniversaire, mais comme la veille ma tante Jeanne m’a refilé une pièce de cinq francs quand je suis allé l’embrasser pour la nouvelle année, et j’aime pas ça avec tous ces poils qui piquent à son menton, je peux m’asseoir sur mes cent sous pour la tenir au chaud, les cadeaux je peux les attendre y a que Lou qui m’offre toujours quelque chose en cachette - tu diras pas que c’est moi ! la dernière fois, je lui ai fait une grosse bise, elle m’a payé une Ferrari avec des pneus gris (paraît que c’est très très rare et que ça vient d’Angleterre) que je peux échanger avec ceux de ma Talbot Lago bleue c’est le bolide de Fangio, elle est rouge, je l’ai aussitôt montrée à Laurent , il l’a pas, il est jaloux comme un pou, il a dédaigneusement dit que j’étais fier comme un bar-tabac, je sais pas pourquoi, j’ai pas compris alors j’y ai tiré la langue, je suis pas sûr qu’il confonde pas avec quelque chose d’autre chez mon copain, le garage est au sous-sol, on fait rouler nos Dinky Toys dans la rampe, c’est toujours ma Ferrari qui gagne quand les camions sont disqualifiés

- lâche cette voiture et montre- moi tes ongles ! j’aime pas quand Léonie est remontée comme ça c’est marrant, quand je me sens si bien avec mon papa je l’appelle Calliste… alors que c’est quand ça va pas fort avec Maman que je l’appelle Léonie, et c’est pas comme Lou et Louise… toujours est-il qu’elle voulait voir mes ongles j’ai posé les mains bien à plat sur la table - ouh la la ! tu as vu ton index ? mais elle est monstrueuse cette tache ! je ne sais pas qu’est-ce que tu es encore allé me raconter… j’ai dû tourner à la pivoine, j’avais chaud aux oreilles - je ne t’ai pas menti, juré, je ne t’ai pas menti ! je pleurais presque - je veux bien te croire chenapan, mais tu as certainement fait à quelqu’un un mensonge plus gros que toi pour être aussi rouge que ton auto… et puis c’est quoi cette voiture ? d’où elle sort ? merdre, Maman s’inquiétait de la Ferrari… tout s’est bousculé dans ma petite tête de moineau, Lou qui m’avait fait promettre qu’elle devait rester, ma nouvelle bagnole, un secret entre elle et moi, Baptiste qui trépignait parce que je ne voulais pas la lui prêter, mon papa à qui je ne l’avais pas encore montrée… - j’ai fait échange avec Laurent… ai-je avancé timidement

et je peux savoir contre quoi tu l’as troquée ? j’ai hésité : - euh… contre un animal d’Omo… - te fiches pas de moi !!!

  je te dis pas dans quoi je me suis embringué c’est façon de parler parce que faut bien que je t’explique ce qui m’est venu à l’idée et que j’ai aussitôt raconté à Maman c’était ça ou cette foutue semeuse de 100 francs… “perdue” il y a une semaine (au prix de quel engueulot !) pour aller acheter des bonbons, des cachous, des carambars et de la réglisse chez Mademoiselle Marthe je lui ai d’abord parlé des animaux d’Omo, elle sait bien que Baptiste et moi on a comme un truc avec les animaux d’Omo, on lui fait assez la scie pour qu’elle achète des barils de lessive plutôt que des paquets, pour la énième fois je lui ai expliqué que dans les barils les lions, les tigres, les éléphants et les hippopotames sont grand modèle alors que ceux qu’on trouve dans les paquets sont les mêmes mais en tutti riquiqui, en trois fois plus petits la maman de Laurent n’achète Omo qu’en baril, il a des grands zanimaux, nous on prend des paquets, on n’a que des petits quand il a vu ma girafe, je lui ai fait croire qu’elle était très rare et donc très chère (c’est Papa qui m’a dit que ce qui est rare est cher, plus c’est rare plus c’est cher, que des petits garçons comme moi sont extrêmement rares et que c’est pour ça que je lui suis si cher) alors que la sienne ne vaut rien tellement on la trouve partout c’est lui qui a proposé qu’on échange sa Ferrari contre la petite girafe moi j’ai rien fait qu’accepter il était pas obligé de me croire, Laurent - dis Maman, ce doit être ça le mensonge qui a fait que la maousse tache crapoto et vraiment crado a poussé sur mon ongle, tu crois pas ? (*) (*) note de l’auteur – désolé pour l’anachronisme, je n’ai pas pu résister ! lol ! (mdr ? ah bon !) comme je savais que ça lui faisait pas plaisir que j’emploie un vocabulaire comme celui-là, j’ai pris mon air bête et j’ai ajouté : - encore que je considère personnellement qu’une telle carambouille soit bien vénielle, une si belle tache c’est cher payé… non ? et j’ai embrassé Léonie… … en me demandant si je n’en faisais pas un peu trop pour un môme de huit ans

Dinky toys – la Talbot lago ref. 23 H 1952 (Meccano France)

 

Dinky toys – la Ferrari ref. 23 J – 1956 (Meccano France)

Baptiste et moi on se disputait, Maman est intervenue - Maman, Tistou a planqué ma Ferrari et il ne veut pas me dire ousqu’il l’a mise…où est-ce qu’il l’a mise, on dit où est-ce… j’ai crié : - oui, Tistou où est-ce que tu as mis ma Ferrari ? mon petit frère s’est mis à couiner, comme d’habitude : - il ment Maman, il ment, je n’y ai pas touché à son auto, je ne peux pas m’en approcher, je vais pas la lui manger…je sais que tu n’y as pas touché mon chéri… Maman s’est tournée vers moi : - je vois bien que tu ne mens pas cette fois (elle a eu le culot de préciser cette fois !) j’ai rendu sa Dinky Toy à Laurent… il ne m’a même pas remerciée, il s’est contenté de me regarder avec des yeux ronds quand je me suis excusée, et quand j’ai ajouté qu’il pouvait garder la girafe on aurait dit qu’il me prenait pour une folle, il est parti en courant… je me suis mis à pleurer encore plus fort que Baptiste, j’étais comme une bête blessée, comme un rhinocéros (d’Omo ?) qui aurait pris une chevrotine dans l’œil à cause d’un chou de Bruxelles (c’est mon papa qui m’a raconté cette histoire… tu la connais pas ?) - il n’y a pas un de ces drôles qui vaut mieux que l’autre ! a rouscaillé ma mère et c’est signé à quatre mains par gahècjanjacq mentir   paroles et musique de Maxime Le Forestier (1976) le marchand de sable est passé le marchand de lait va venir moi qui n’ai pas vécu assez pour raconter mes souvenirs les oiseaux du soir se sont tus le chant du coq va retentir mes lèvres ne sont pas mordues écoutez-moi je vais mentir mentir enfin comme les autres mentir aux femmes et aux enfants comme on se vend comme on se vautre pour qu’on me croie si on m’entend   on a bien cru au père Noël et nos parents ne mentaient pas on croit que Dieu naît à Noël on croit donc à n’importe quoi à l’imbécillité des ânes à la malice des renards aux amours de la princesse Anne dans ce qu’en disent les canards aux présidents à leurs promesses à leurs accents de vérité jusqu’aux paroles de la messe qui parlent de l’éternité au prisonnier du commissaire qui s’est pendu au radiateur au pacifisme militaire à cheval sur un réacteur et quand quelqu’un nous dit je t’aime et dit enfin la vérité en criant tu es le vingtième on entend tu es le premier et puisque jusque dans nos songes on se fait un monde en couleur c’est donc qu’on aime les mensonges ou que le sommeil est menteur   le marchand de sable est passé le marchand de lait va venir moi qui n’ai pas vécu assez pour raconter mes souvenirs les oiseaux du soir se sont tus le chant du coq va retentir après ce que vous avez cru vous me croirez je vais mentir

mentir (3’42″) Maxime le Forestier : hymne à sept temps (Universal Music division Polydor – 05/01/2009)

 

c’est joli Marie Mai c’est aussi parce qu’elle est blonde gahèc & janjacq, décembre 2011

 

Merci à toi gahèc pour ce conte qui tombe à pic aujourd’hui :)

Une jolie boite pour le ranger, et un simple clique pour mieux te découvrir !

Je vous embrasse tous très fort, belle soirée de fête…

Lune et coquillages

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Je me souviens, tu sais, c’était il y a vingt ans et j’en avais à peine quinze. Nous étions sur cette plage, voyons, tu sais bien, celle où je ramassais les étoiles …

- les coquillages, tu veux dire ?

- coquillages si tu veux. En forme d’étoiles, et il faisait nuit.

- c’était au petit matin, c’était des coquilles lisses, blanches, nacrées

- … des coquilles en forme d’étoiles sous la lune et tu me donnais la main, j’avais les poches encombrées d’étoi… de coquillages, donc, et la lune brillait à cheval sur la ligne d’horizon, oh, comme je m’en souviens !

- le soleil se levait à peine, la lune était au dessus de nous toute pâle blanchie par l’aube, tu n’avais pas de poches, mais un grand sac de jute que nous trainions derrière nous …

- j’avais sommeil…

- tu avais faim…

- derrière la dune il y avait l’hôtel et notre chambre …

- nous avons marché dans les ajoncs et l’herbe sèche vers la maison de vacances de tes parents …

- … tu avais ta main sur mon épaule …

- nous marchions à deux mètres l’un de l’autre, je savais que l’été se terminait, c’était notre dernier jour de vacances

Soupir. Silence.

Ensemble, et sans se regarder :

- Tu ne le savais pas, mais comme je t’aimais !

Lise Genz, 12 décembre 2011


Un grand merci à Lise pour ce joli souvenir et nous espérons tous la revoir aux beaux jours, n’est ce pas :)

L’Ecriweb et les Millions de mots, c’est elle !

Jolie journée à tous, je vous embrasse !


Still loving you

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J’avais passé mon été en Italie dans un camp de Vacances réservé aux 17/21 ans pendant trois semaines.

“E” avait eu durant ce séjour l’exclusivité de mon cœur, nos bouches et nos pensées ne se quittaient plus.

L’avant dernier jour des vacances nous primes conscience qu’il ne nous restait que deux nuits à passer ensemble, et qu’après cela, la vie reprendrait son cours, sans l’autre.

Nous primes l’engagement de ne pas nous laisser aller à la tristesse et de vivre intensément, dans le dénie de la séparation, jusqu’à la dernière minute.

La veille du départ, les accompagnateurs du camp de vacances avaient organisé, pour notre groupe, une magnifique soirée dansante.

Dans la grande salle, ils avaient dressé, un appétissant buffet italien agrémenté de quelques boissons alcoolisées aux saveurs locales. Une boule à facettes tournoyait lentement au milieu du plafond, la lueur rouge et bleue des spots finissait de donner toute sa chaleur à l’ensemble et laissait la pièce dans une pénombre intime et sensuelle.

Je me laissais transporter par les lumières tamisées, la beauté romaine d’aout, l’insouciance des vacances,  les hormones de mes 17 ans et le sentiment amoureux que j’éprouvais alors pour “E”.

Pendant les trois dernières semaines, je l’avais tendrement embrassé, enlacé, senti, cherché et attendu.

Pour la première fois ce soir là,  naissait en moi ce vrai désir de femme.

Cette envie, ce besoin,  de l’abandon à l’autre. Cet appel du ventre qui me rendait frissonnante et faible à chacune de ses caresses.

Mes 17 ans avaient soif de découvrir, d’explorer le corps de cet être aimé.

Je ressentais, un incontrôlable besoin de répondre à cet appel charnel que m’adressait mon être, et je décidais de faire d’”E” “l’homme de ma première fois”.

Je ne voulais qu’écouter mes désirs, je brulais de le sentir en moi, je l’avais choisi, lui, ce soir là.

J’allais abandonner ma virginité à la nuit romaine.

J’étais curieuse et avide d’apprendre.

Je décidais de quitter quelques instants la fête, la musique et les lumières douces,  afin de me mettre en scène.

Je voulais me parer de mes plus belles dentelles, me préparer à devenir femme, je voulais que tout fut parfait, figer ce moment dans nos deux esprits à jamais.

J’ai pris tout mon temps pour choisir la petite culotte qu’”E” devrait enlever d’une main maladroite et le soutient gorge qu’il peinerait à m’ôter, pour parfumer ma peau et colorer un peu plus mes lèvres.

Quand tout me sembla prêt, je suis retournée à la fête plus belle et désirable  que jamais.

J’ai traversé la pièce d’un pas lent, poitrine gonflée, le souffle irrégulier, « Still loving you » de Scorpion accompagnait ma marche en avant.

Je le devinais assis dans la pénombre où je l’avais laissé. Il avait certainement compris, que j’étais sur le point de le dévorer.

Je me suis approchée de lui angoissée et offerte.

J’allais m’emparer de lui, et l’entrainer dehors dans un coin du jardin que j’avais soigneusement repéré…

C’est à un mètre seulement de devenir enfin une femme,  que j’ai vu qu’il était endormi,  tête baissé, et qu’il avait vomi sur ses chaussures !

L H, décembre 2011

Du bout des doigts, derrière la boite secrète, le blog  “Les mots à l’âme”…

Belle journée à tous, je vous embrasse et pour garder ce souvenir, la chanson des Scorpions !

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Un coeur qui fait boom !

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Treize, quatorze ans, âges  de nos premiers amours, platoniques où pas. Un lieu improbable, un jour indéfinissable…

Proche de chez moi, le Monastère de la Visitation Sainte Marie, un lieu calme par son silence et sa douceur, et une bande de jeunes adolescents de villages différents présents pour la préparation à la confirmation sur deux jours.

Des dortoirs mélangés, non mixtes bien sûr. Nous étions trois dans la chambre, une amie à moi et une autre fille, Magalie, venue de je ne sais où, très jolie !


Le repas se passe, la veillée aussi, moi très concentrée sur ce qui se passait dans ce lieu.

Lors du coucher, un jeune homme au doux prénom de Damien venait voir plusieurs fois cette Magalie. Bref, je n’y prêtais guère attention. La nuit fut courte par nos bavardages…


Ce matin là, nous avions une messe, et nous voilà tous assis à écouter les sermons et les prières. Et je sens un regard posé sur moi, insistant. Un regard qui ne décrochait pas. Un sourire béat de sa part. Et moi, l’impression que quelque chose n’allait pas, une mèche rebelle, une tâche…

La matinée passe et après le repas, préparation des valises et cette Magalie qui s’approche de moi en me disant, mon frère à le béguin pour toi !

Quoi, qu’est ce que tu racontes ?

Et d’abord, qui est ton frère, le petit Blondinet, Damien ?

Je comprends mieux mais je n’y croyais pas  !

Moi, Victoria, boulotte, pas terrible, à mille lieux de ces jolies filles présentes ici, qu’est ce qu’un mignon Blondinet à la coupe au bol s’enticherait d’une fille comme moi !

Si c’est une blague, ce n’est pas drôle…


Nous sommes tous partis de ce séjour chacun de notre côté. Les circonstances firent que nous nous sommes revus à plusieurs reprises, dans le cadre des centaines de manifestations catholiques et pas que !

Une complicité s’était vite installée entre nous.

Des regards, des mains dans les mains, des sourires et des bisous tous doux sur les joues…

Des tentatives de baisers langoureux échoués, moi très prude de ce côté là à l’époque !


Et voilà où est tout mon regret…

Avec le temps, je regrette ces fameux baisers qui auraient fait de ce petit Blondinet mon Premier Amoureux…


Victoria, décembre 2011

Un petit clic sur la boite à secrets pour découvrir Victoria et son blog !

Je vous embrasse et à demain…


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